Résumé de la 23e partie n Bien qu'on soit sûr maintenant que Meriem a été enterrée vivante, les gens continuent à croire qu'elle est revenue de la mort. Meriem, comme pour appuyer les propos de l'imam, reprend : — Non, je ne suis pas morte ! Ses filles interviennent. — N'aie pas peur, tout le monde sait que tu n'es pas morte ! Elle est effrayée par la foule. — Et tous ces gens qui m'entourent ? Pourquoi continuent-ils à dire que je suis morte ? — Ils ne savent pas la vérité ! Meriem regarde les morceaux de linceul posés par terre. — Et ce linceul ? — Tu as oublié ce qui s'est passé ? Elle se tient la tête. — J'ai mal… j'ai la tête qui tourne ! — Il ne faut pas la laisser avec cette foule ! On fait sortir les gens et on l'emmène dans une chambre. — Essaye de dormir… — J'ai peur de sombrer de nouveau dans l'inconscience ! — Non, on veillera sur toi et puis on va faire venir le médecin. Dans l'après-midi un médecin vient voir Meriem. Il est étonné par son aventure. Il l'ausculte et prescrira des analyses qui vont montrer qu'elle a été victime d'un coma diabétique. Un peu plus tard, Meriem reprend ses esprits. Elle peut enfin raconter comment elle a vécu cette mise au tombeau prématurée. Raconter ? Mais par quoi commencer ? Meriem ferme les yeux : «J'étais consciente quand ma fille est entrée dans la chambre. Elle croyait que je dormais et elle n'a pas voulu me déranger… Mais moi, je voulais crier qu'il fallait me réveiller… La pauvre femme se tait un moment, épuisée par l'effort. — J'ai cru que j'étais victime de Boubarek, le monstre qui s'introduit dans les chambres et qui s'étend de tout son long sur les dormeurs… Mais hélas, ce n'était pas cela ! Et puis, j'ai sombré dans l'inconscience.. Elle se tait, puis reprend : — Quand j'ai repris connaissance, il faisait noir autour de moi… J'ai appelé, mais personne ne me répondait. Je parvenais à bouger mes membres, à sortir même les bras. Je ne savais pas que j'étais enveloppée dans un linceul…C'est alors que j'ai senti l'odeur de la terre… J'ai essayé de me lever, mais j'étais prisonnière de la tombe… J'ai alors hurlé… Je savais que si on ne me tirait pas de là, j'allais mourir étouffée… Je savais aussi que les gens allaient dire que je subissais le supplice de la tombe et, par peur, n'allaient pas me libérer. Heureusement que vous êtes venus au cimetière ! Je commençais déjà à manquer d'air… C'était tout : mais Meriem devait garder, sa vie durant, le souvenir de cette aventure extraordinaire (à suivre...)