Résumé de la 31e partie n A leur tour, les journalistes écrivent une lettre anonyme et l'envoient à Fait Divers. Il se croit réellement menacé ! Les quatre comploteurs se réunissent de nouveau et s'amusent du désarroi du petit journaliste, qui trie et classe les dépêches. — Et si on lui envoyait une autre lettre ? — ça va le perturber, mais il saura à quoi s'en tenir maintenant. Il faut trouver autre chose ! — et si on mettait la menace à exécution ? — On ne va pas le tuer tout de même ! — non, on va faire juste semblant… On portera des cagoules et des faux revolvers. — On mettra les autres au courant ? — Ce n'est pas la peine. Demain, il sera de permanence au téléscripteur jusqu'à vingt-deux heures. On s'arrangera pour rester et on lui f… la peur de sa vie ! Le lendemain, les quatre comploteurs reviennent à la rédaction vers vingt et une heures, l'un après l'autre, pour qu'on ne les remarque pas. Ils se cachent dans un bureau. Ils ont des cagoules, des mitraillettes et des pistolets en plastique. Ils attendent que la rédaction se vide pour se déguiser et faire irruption. Fait divers sursaute en les voyant. Il croit rêver et ferme les yeux. Quand il les rouvre, les quatre hommes sont toujours là. Le sol se dérobe sous ses pieds, les murs se mettent à danser autour de lui. «C'est toi Fait divers le maudit ?, demande l'un des hommes en pointant vers lui sa mitraillette d'enfant. — C'est toi qui dépouilles et classes les dépêches qui nous insultent ?» Il veut crier qu'il n'est pas ce Fait Divers dont ils parlent, mais il n'arrive pas à articuler un seul mot. — c'est toi Fait divers, c'est toi Fait divers ? Une pierre qui pèse mille tonnes s'est abattue sur sa poitrine. Il cherche à aspirer avidement l'air, mais il ne peut pas. Il lève les bras, pousse un sifflement strident et s'abat sur le bureau, le nez dans les dépêches qu'il n'a pas eu le temps de dépouiller. Ce n'était qu'une plaisanterie, mais une plaisanterie de mauvais goût. Fait divers est mort sans avoir compris ce qui s'était passé. A l'hôpital, les médecins ont déclaré qu'il a succombé à une crise cardiaque, et les plaisantins se sont gardés de dire que ce sont eux qui l'ont provoquée. Ils auraient eu des ennuis et, de toute façon, cela n'aurait pas rendu la vie au défunt. Toute la rédaction a assisté aux obsèques et, pour la première fois, chacun – même le rédacteur en chef – a dit un mot gentil sur Fait divers. On a même organisé une collecte au profit de la veuve et des orphelins. Les jours suivants, les lettres de menace ont cessé de parvenir à la rédaction. Tout le monde s'en est réjoui, mais personne n'a eu l'idée d'établir un lien avec la disparition de Fait divers (à suivre...)