Dans les textes de l'antiquité, la gratitude du lion est évoquée dans la célèbre histoire d'Androclès. Androclès est un jeune berbère. Un jour, alors qu'il se trouvait dans une forêt, un lion gigantesque surgit. Il croit son heure arrivée, mais le fauve ne lui saute pas dessus. Il s'approche, en boitant. L'adolescent, pétrifié par la peur, le regarde. C'est alors que le lion lui montre sa patte où une longue épine s'est incrustée. Alors, sans hésiter, il retire l'épine et l'animal retrouve sa vélocité. Va-t-il l'attaquer ? Non, l'animal lui tourne le dos et s'en va ! Plus tard, Androclès est capturé et conduit à Rome. On le destine aux jeux de cirque et, au milieu d'une foule innombrable, il est livré à un fauve. Mais le lion auquel on le destine l'épargne : c'était celui auquel il avait retiré une épine autrefois ! La foule demande sa grâce et c'est ainsi que l'on vit Androclès se promener dans les rues de Rome, en compagnie de son lion. Dans l'antiquité, le lion a symbolisé la sagesse et la sérénité. C'était peut-être aussi un animal psychopompe (guide des morts), puisqu'on le retrouve dans les tombeaux (tombeau royal de Maurétanie). Cette fonction transparaît encore dans le nom kabyle du sage, encore vivant dans les contes : amghar azemni, «le vieillard sage», azemni étant construit sur izem, le nom courant du lion.