Réaction L?événement a ému l?ensemble de la classe politique italienne, laquelle a exprimé sa solidarité au président de la Commission européenne. Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a ouvert samedi à son domicile de Bologne, dans le nord de l'Italie, un colis piégé qui n'a provoqué que de très légers dégâts. Cet envoi a été condamné par l'ensemble de la classe politique italienne. «J'étais en train d'ouvrir le courrier arrivé ces jours-ci. Dieu merci, avec tous ces avertissements, j'ai ouvert avec beaucoup de prudence un paquet dans lequel il y avait un livre, l'ironie du sort est que c'était Le Plaisir d'Annunzio, et je le tenais assez loin de moi. Il y a eu une grande flamme mais pas de dégâts, juste quelques meubles et un tapis qui ont été un peu touchés», a dit M. Prodi à la presse devant son domicile. «J'étais avec mon épouse et un collaborateur, nous discutions tranquillement. Le courrier était adressé à mon épouse, il avait été envoyé de Bologne, le 22 décembre», a ajouté le président de la Commission européenne. Le colis, livré au domicile de l'ex-chef du gouvernement italien, a été ouvert par M. Prodi en personne. C'est alors que des flammes en sont sorties, mais le président de la Commission européenne n'a pas été blessé, avait indiqué un peu plus tôt son porte-parole. Le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi, et le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, ont aussitôt téléphoné à M. Prodi pour prendre de ses nouvelles. Selon les premiers éléments de l'enquête, le colis piégé contenait outre le livre, une pile de 9 volts et une poudre inflammable qui a pris feu lorsque le président de la commission l'a ouvert. De nombreux autres hommes politiques italiens, aussi bien de la majorité de centre-droit que de l'opposition, ont également adressé des messages de solidarité. Le ministre de l'Intérieur, Giuseppe Pisanu, a dénoncé ce «vil attentat, acte d'une extrême gravité», rappelant que «le terrorisme intérieur constitue encore une grave menace, que tous ensemble, gouvernement, Parlement et pays, doivent affronter avec la plus grande détermination».