Promesses n La junte s'engage à préserver l'Etat de droit et à organiser une présidentielle «dans une courte période». La junte ayant pris le pouvoir en Mauritanie a promis, ce jeudi matin, une élection présidentielle «libre et transparente dans une période qui sera la plus courte possible», selon un communiqué lu à la radio nationale. Le Haut-Conseil d'Etat des forces armées et de sécurité (junte), composé de 11 militaires et dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien chef de la garde présidentielle, a mis fin au pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le premier président démocratiquement élu en mars 2007 depuis l'indépendance du pays en 1960. Le Haut-Conseil d'Etat «prendra les dispositions qui s'imposent en vue de garantir la continuité de l'Etat et de superviser, en concertation avec les institutions, les forces politiques et la société civile, la tenue d'une élection présidentielle permettant de relancer le processus démocratique dans le pays et de le refonder sur des bases pérennes», précise le communiqué. «Ces élections, qui seront organisées dans une période qui sera la plus courte possible, seront libres et transparentes et permettront, à l'avenir, un fonctionnement continu et harmonieux de l'ensemble des pouvoirs constitutionnels», a promis la junte. Le Haut-Conseil d'Etat «s'engage à respecter tous les traités et engagements internationaux liant la Mauritanie», ajoute le communiqué. Dans un premier temps, après le coup d'Etat, la junte s'était présentée comme un «conseil d'Etat». Des sources proches des putschistes avaient indiqué qu'il pourrait être composé de militaires mais aussi de civils, voire avec une parité civils/militaires. Ces sources avaient aussi assuré qu'une élection présidentielle serait probablement organisée dans deux mois. Ce jeudi matin, la junte a annoncé une composition exclusivement militaire du conseil et n'a pas avancé de date précise pour la prochaine élection présidentielle. Outre son président, le général Ould Abdel Aziz, le Haut-Conseil d'Etat est composé de dix autres membres dont le chef d'état-major des forces armées, le chef d'état-major de la garde nationale, le chef d'état-major de la gendarmerie et le chef de la Sûreté nationale… Le général mauritanien Ould Abdel Aziz qui dirige les putschistes a affirmé dans une interview accordée à un quotidiens suisse et un autre belge à paraître aujourd'hui jeudi, que l'Etat de droit sera préservé à Nouakchott. «Je m'engage personnellement à préserver l'Etat de droit, les libertés des citoyens et les institutions démocratiques existantes», a dit aux journaux le nouvel homme fort de Nouakchott. «La liberté d'expression et de presse sera protégée», a affirmé le général. Interrogé sur les motivations de son action, Ould Abdel Aziz a répondu que «le pays est confronté à une série de problèmes sécuritaires, comme le terrorisme qui a déjà sévi ces derniers mois et que seule l'armée est capable d'éradiquer». Selon lui, la décision du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi de «toucher à l'armée en limogeant quelques-uns de ses cadres, met le pays dans une situation très dangereuse». «L'armée étant la garante des intérêts supérieurs du pays, elle a donc décidé de prendre l'initiative», a affirmé le général Ould Abdel Aziz.