Après y avoir abondé, l'éléphant a disparu de nos contrées aux premiers siècles de l'ère chrétienne. Au IVe siècle, un auteur latin, Themistius, écrit qu'on ne trouvait plus d'éléphant en Libye et au VIIe siècle, Isidore de Séville constate que l'éléphant avait disparu de Maurétanie Tingitane, région traditionnellement pourvoyeuse d'éléphants. Puis seule l'Inde pouvait en fournir. La chasse intensive de l'animal pour son ivoire, mais aussi comme bête de cirque et de combat, est à l'origine de sa disparition. Son souvenir s'est effacé puisque les contes et les légendes ne l'évoquent plus et si les Touareg ont conservé son nom, c'est parce que celui-ci, à l'instar du nom du lion ou de la girafe, animaux également disparus de nos contrées, est utilisé comme prénom, vestige sans doute de pratiques religieuses anciennes qui donnaient des noms d'animaux aux hommes pour leur communiquer les pouvoirs qu'on leur attribuait. Cette tradition reste à l'état de traces dans les régions du nord. Mais si on emploie certains noms d'animaux, comme la gazelle, la perdrix ou autres oiseaux, c'est avant tout pour leur beauté. Mais si on n'avait l'idée d'attribuer le nom d'éléphant à une personne, ce serait plutôt pour souligner sa lourdeur.