Résumé de la 4e partie n Après les explications de Bohannon, Belcher, craignant d'être accusé du crime, s'enfuit avec son camping-car... Bohannon se remet péniblement debout. — Tu ne fais que rendre les choses plus difficiles ! crie-t-il. Peut-être que non. C'est peut-être, justement, ce que Belcher ne peut pas faire. Il s'assoit sur une souche, allume une cigarette et attend. Il ne peut pas abandonner le corps. S'il était monté avec la camionnette et non avec Buck, il aurait pu appeler le poste du shérif par radio. Le voilà planté ici, et c'est tout. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne. Et Rodd Canyon n'est pas réputé pour être un endroit très passant. On ne risque pas d'y voir arriver des chevaux, c'est sûr. Pas tant qu'il ne sera pas rentré chez lui. C'est la seule pension pour chevaux du coin... Il se lève. Quelle histoire. Trois quarts d'heure s'écoulent ainsi (il ne cesse de consulter sa montre) puis il entend un bruit de moteur, de ressorts qui grincent et de tôles bringuebalantes. Le véhicule de la surveillance incendie. C'est une camionnette rouge. Bohannon s'avance sur la piste. Au volant, Sorenson, qu'il connaît depuis des années. Sorenson s'arrête. Il regarde le corps à travers son pare-brise. — Qu'est-ce que ça veut dire ? demande-t-il à Bohannon. — Ça veut dire que tu peux brancher ta radio, répond Bohannon, pour prévenir les autres, à Madrone, et qu'ils viennent le chercher. Il a été abattu. — Monte. (Sorenson tend le bras pour ouvrir la portière du côté passager.) Tu sais t'en servir. — Fais-le pour moi, dit Bohannon. Tu veux bien dire un petit mensonge ? Explique à Teresa Hodges que c'est toi qui l'as trouvé. Laisse-moi en dehors de cette histoire. Sorenson, blond et bronzé, et qui fait vingt ans de moins que son âge, fronce les sourcils. — Pourquoi ? Tu ne veux pas qu'elle sache que tu remontais le canyon à cheval ? Et pourquoi pas ? — Fais ce que je te demande. — Dis donc... (Sorenson se penche en avant sur son siège, tend le cou pour regarder vers le haut de la pente.) Où est passé Steve Belcher ? Il avait son camping-car là-haut. — Ah, bon ? fait Bohannon. Il n'est pas là. — Je me demande pourquoi ? Tu l'as protégé plus d'une fois, Hack. Mais des coups de feu ? Un meurtre ? — Ne mêle pas Belcher à ça, dit Bohannon. Préviens-les pour le cadavre, et c'est tout — d'accord ? Sorenson prend le micro de la radio et l'approche de ses lèvres. Il y a des bruits, des craquements, des voix rocailleuses, des mots incompréhensibles. Il les fait taire et parle dans le micro : — Sorenson, en haut de Rodd Canyon, sur la piste qui part de la route principale à la hauteur des vieux eucalyptus, à gauche. Cadavre d'un homme âgé sur la voie. (Une réponse sur fond de grésillements, et Sorenson ajoute :) Dix heures quatre, et raccroche.