Passés les événements du 11 septembre 2001 et le fameux attentat de Djerba, qui ont fait chuter de façon spectaculaire la fréquentation des touristes occidentaux, la Tunisie semble retrouver de nouveau et progressivement son allant des années fastes. Les Français, en premier, les Allemands, les Espagnols, les Italiens, les Belges sont de retour, mais ceux qui envahissent de plus en plus la Tunisie ce sont les touristes provenant des pays du bloc de l'Est (Tchéquie, Slovénie, Pologne, Russie…) à la faveur de prix concurrentiels et d'un rehaussement du niveau de vie dans ces pays. De plus, le développement du tourisme conjugué à la thalassothérapie, en vogue depuis quelques années, attire de plus en plus de candidats et durant pratiquement toute l'année, ce qui explique l'intérêt que portent de plus en plus les professionnels du tourisme tunisien aux gens de l'Est au détriment des Algériens dont l'affluence est concentrée durant deux ou trois mois de l'année. Conséquence de ce changement, c'est l'obligation faite aux «agenciers» algériens de recourir au «plein pour vide», c'est-à-dire de payer à l'avance des chambres même si elles restent inoccupées. Pourtant, les Algériens avaient contribué durant plusieurs années, et au plus fort moment de la crise touristique tunisienne, à maintenir cette activité tant bien que mal dans ce pays. Fuyant le terrorisme et la déliquescence qui règne dans le secteur touristique national, les Algériens, sans l'entrave du visa et du billet d'avion de plus en plus cher, prennent d'assaut les différents postes frontaliers tunisiens (Bouchebka, El-Ayoun, Oum Tebboul...) pour aller se délecter en terre paisible et à des prix intéressants. L'habitude s'est installée et le bouche à oreille a fait le reste, d'autant que nos frontières terrestres avec le Maroc sont toujours fermées depuis 1994, pour les raisons que l'on connaît.