Résumé de la 3e partie n Le corps datant de plus de 2500 ans, est celui d'une femme couverte de bijoux et avec un diadème sur la tête. Reste à présent à l'identifier... Il y a deux mille cinq cents ans, les Grecs venaient de fonder Marseille. Ce sont d'ailleurs des Grecs qui arrivaient de Phocée, en Turquie. Ces Grecs deviennent alors les voisins des Ligures, qui vivent tout près, et des Celtes, qui donneront naissance aux Gaulois. Ces Celtes qui, selon les traditions orales, arrivaient des régions rhénanes. Certains se sont fixés sur le mont Lassois, qui offrait des commodités de défense. La «dame de Vix» était-elle une prêtresse ? Rien, parmi les objets et ornements que l'on a découverts ne permet de l'affirmer. Ce devait probablement être une princesse, théorie appuyée par le fait qu'à la même époque certaines tribus celtes d'Angleterre étaient sous l'autorité de reines. Avait-elle un roi ? Est-il encore enseveli dans la région ? Nul ne le sait. Cependant, on se pose la question de savoir comment cette princesse pouvait se trouver en possession de ces objets scythes, étrusques, grecs. Quelle était la monnaie d'échange qui permettait à sa tribu de se les procurer ? On arrive à la piste de l'étain. Ce métal est indispensable pour la fabrication du bronze. Comme le cuivre. Mais si le cuivre est très présent dans tout le bassin méditerranéen, l'étain, fort rare, devait être importé d'aussi loin que les îles Cassitérides, du grec kassiteros, c'est-à-dire étain. Ces îles ne sont autres que les îles Sorlingues, au sud-ouest de la pointe de la Cornouailles, c'est-à-dire tout simplement le bout du monde connu, pour les Anciens. Ils naviguent jusqu'à ces îles pour s'approvisionner et emporter les lingots d'étain jusqu'à l'embouchure de la Seine. Là, on les dépose sur des barques à fond plat que les riverains vont haler et qui arrivent jusqu'à Vix. Des Grecs de Marseille, de leur côté, remontent le Rhône, puis ils passent sur la Saône. Des convois formés par les bêtes qui ont halé leurs barques sont offerts, chargés de présents, aux Celtes ; ceux-ci donnent l'étain des Sorlingues en échange. Sans doute certains marchands, conscients du fait qu'une femme règne sur ces peuples, ont-ils apporté des cadeaux somptueux : le vase de Vix, démonté, des coupes grecques, des amphores de vin grec. Dès que l'échange est fait entre les Grecs, vêtus de vêtements clairs, et les Celtes, vêtus de peaux, portant des pantalons et armés de glaives inquiétants, les Grecs repartent vers le soleil. Ils n'ont plus qu'à se laisser descendre au fil du Rhône. Après un séjour au Louvre, le vase de Vix, chef-d'œuvre unique de l'art grec, est revenu à Châtillon-sur-Seine.