Inquiétude n La pression sur la Russie, très critiquée après avoir reconnu les séparatistes géorgiens, s'est accrue, hier, mercredi. «Nous condamnons les actions de notre collègue du G8», indiquent les ministres des Affaires étrangères du Canada, du Japon, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis dans un communiqué commun publié, hier, mercredi. «Cette décision de la Russie remet en question son engagement envers la paix et la sécurité dans le Caucase», ajoutent les chefs de diplomatie du groupe des pays les plus industrialisés (G7). Pékin, silencieux jusque-là, s'est dit, lui aussi, «préoccupé par les derniers développements en Ossétie du Sud et en Abkhazie», a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Augmentant la pression, le secrétaire au Foreign Office a déclaré à Kiev qu'il revenait à la Russie de «ne pas entamer une nouvelle guerre froide», tout en estimant qu'il serait «contre-productif de l'isoler». «La Russie était, est et restera le dernier pays au monde à vouloir une répétition de la guerre froide», lui a répondu le porte-parole du Premier ministre russe. Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, déterminé à faire entrer son pays dans l'Otan, a estimé, pour sa part, que la reconnaissance par la Russie de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud constituait «une menace pour la paix dans toute la région et en Europe». L'UE devrait clairement soutenir une adhésion de l'Ukraine pour éviter que ce pays ne devienne, après la Géorgie, «la prochaine cible des pressions politiques de la Russie», a souligné le commissaire européen à l'élargissement. L'Otan a appelé la Russie à «revenir sur sa décision de reconnaître l'indépendance des deux territoires, qui viole de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'intégrité territoriale de la Géorgie». La Géorgie a, pour sa part, décidé de réduire ses liens avec la Russie, ne laissant que deux diplomates en poste à Moscou, a déclaré le ministre géorgien des Affaires étrangères. Dans la région, la confrontation entre Russes et Occidentaux a pris un tour concret en mer Noire, où Moscou accuse l'Otan de concentrer des forces navales, sous le couvert d'exercices et d'aide humanitaire à la Géorgie. La flotte russe a reçu l'ordre de surveiller les mouvements des navires des pays l'Otan en mer Noire, a annoncé le chef d'état-major adjoint des Forces armées russes. La Russie prend des «mesures de précaution», a souligné le porte-parole de Vladimir Poutine. «Espérons que nous n'assisterons pas à une confrontation directe», a-t-il lancé.