Résumé de la 11e partie n Belle explique à Bohannon et Teresa que Lubowitz était dans la région, car il avait épousé Rose, la sœur aînée de Mary Beth Madison, une riche propriétaire de Madrone... Et c'est comme ça que vous connaissez tous ces histoires croustillantes, intervient T. Hodges, ravie. Mais Miss Mary Beth Madison n'habite-t-elle pas, maintenant, avec Dolores Combs, celle de l'Orchestre symphonique ? Du festival Mozart ? De la Semaine du chant grégorien ? Belle Hesseltine hoche la tête. — Et ainsi de suite. Oui, c'est Dolores. On a peine à le croire, n'est-ce pas, quand on sait qu'au départ elle était, pratiquement, une enfant trouvée. T. Hodges ouvre de grands yeux. — Vous dites ça sérieusement ? — Les petites Madison ont fait sa connaissance au jardin public, un jour d'été, et l'ont ramenée chez elles, et depuis ce jour elle n'a pratiquement plus quitté la demeure des Madison. La famille n'a pas été longue à l'adopter. Si elle n'avait ni instruction ni manières, elle compensait tout ça par son talent et son intelligence. — Et aujourd'hui, c'est quelqu'un qui compte, à Madrone. Belle Hesseltine sourit. — Ses parents étaient pauvres, sans la moindre éducation, son père buvait. Ils ne se doutaient pas qu'ils avaient mis au monde un petit génie. Ce sont les Madison qui lui ont acheté un piano, qui lui ont fait donner des leçons, qui l'ont envoyée à l'université. — Et donc, continue T. Hodges, quand le moment de se marier est venu pour le jeune Cedric, et qu'il a choisi Rose, Dolores Combs et Mary Beth Madison se sont retrouvées seules et sont restées ensemble ? Bohannon rit. Elle le regarde en fronçant les sourcils, surprise. — Qu'y a-t-il de si drôle ? — Tu ne m'avais jamais avoué que tu aimais tellement les histoires d'amour, dit-il. — Oh, non, non, proteste-t-elle. Mais il s'agit d'un meurtre, Hack. Tous les manuels te diront que la personne la plus importante dans une affaire de meurtre, c'est la victime. Et le coupable le plus vraisemblable, quelqu'un que la victime connaissait bien. D'accord ? — On se croirait plutôt dans un roman d'Agatha Christie, dit Bohannon. — Bon... (Belle Hesseltine déplie sa haute silhouette osseuse, repousse sa chaise, se baisse pour ramasser le sac qu'elle porte en bandoulière.) J'ai des patients à voir. — Attendez, dit Bohannon. Cedric Lubowitz était ici pour rendre visite à Mary Beth — c'est ce que vous vouliez dire ? — Oh, je ne le pense pas, vraiment. Il était propriétaire de l'un de ces lots achetés par son beau-père il y a bien longtemps, explique la vieille doctoresse. Il projetait peut-être d'y construire une maison et de s'y établir pour y couler une retraite paisible. Ah ! J'aurais pu lui donner quelques tuyaux, n'est-ce pas !