Rendez-vous n La 1re édition du festival international de la littérature et du livre de jeunesse a pris fin, hier vendredi, à l'esplanade de riad-el-feth, avec la remise des prix aux lauréats des différents concours. Le premier prix de la meilleure nouvelle en langue arabe a été décerné au conteur Sofiane Sarhane pour son œuvre Sachi Sachi, alors que le deuxième est revenu à Amel Bouchareb pour sa nouvelle Arraïha, la conteuse Sarah Saâdi s'étant vu, quant à elle, attribuer le troisième prix pour son roman Al-aouda ila Cortoba (Le retour à Cordoue). Pour le concours de la meilleure nouvelle en langue française, le premier et le deuxième prix ont été respectivement décernés à Adhimi Kaouthar pour sa nouvelle Sur la tête du Bon Dieu et Abdelkader Khayar pour son œuvre Harragas.com , tandis que le troisième prix est revenu à Adouane Meriem pour sa nouvelle Le rêveur. Deux prix ont, également, été décernés aux maisons d'édition «La librairie verte» et «Casbah éditions» pour leur contribution en matière d'édition des livres de jeunesse. Ce salon de livre, commencé le 21 août et dédié entièrement à la petite jeunesse, a présenté des faiblesses. Ce festival qui n'est autre qu'un salon de livre parmi tant d'autres n'a rien apporté ni de nouveau ou de concret en mesure de régler la question du livre, en général, et celle de la littérature de jeunesse, en particulier. Les problématiques soulevées lors de ce salon se révèlent les mêmes que celles abordées et débattues lors du Sila (le salon international du livre d'Alger) ou lors du Silja (le salon international du livre de jeunesse d'Alger). C'est d'ailleurs le même schéma qui se présente à chaque rendez-vous livresque : écrivains et éditeurs sont invités à animer des rencontres et des conférences autour du livre pour enfant, tenant des débats souvent rebattus et usés. Ainsi, ce salon, censé apporter à l'issue de chaque rendez-vous ce qui pourrait à l'avenir pallier les carences et insuffisances qui affectent le domaine du livre, se présente comme une rengaine, un refrain déjà entendu. On reconnaît qu'il y a absence d'un réseau national de distribution du livre et donc d'un marché de livre, que l'école a failli à son devoir, celui de créer une ambiance livresque au sein de l'établissement scolaire et cela à travers des pistes d'écriture ou des séances de lecture. On reconnaît aussi qu'il n'y a pas de littérature proprement dite de jeunesse, parce qu'il n'y a pas d'auteurs spécialisés en la matière, en raison de l'inexistence d'éditions spécialisée qui, elle, est imputée à l'absence d'un lectorat potentiel favorable à impulser une dynamique dans le domaine du livre pour enfants. On reconnaît également qu'il n'y a pas de bibliothèques scolaires ou municipales soucieuses de créer une attraction didactique et interactive autour du livre, et cela de manière à susciter l'intérêt de l'enfant pour la lecture. On reconnaît mille et un déficit, mais rien n'est entrepris ni par l'Etat à qui l'on assigne le vide livresque et la disparition du lectorat, ni par les particuliers qui, eux, ne font que mener des débats oiseux et sans aboutissement. On ne fait, et à chaque salon de livre, que s'accuser et se jeter la faute sur l'un comme sur l'autre. On dit des choses, mais on n'agit pas. l Si ce festival a accusé quelque déficit, il se trouve néanmoins que, sur le plan de l'animation, il a suscité quelque émerveillement chez les enfants. Deux attraction ont été imaginées à cette occasion, à savoir celle de l'île au trésor où une a été installée une grande maquette d'île entourée de quatre bateau miniatures. Le principe : chacun des joueurs fait avancer, à tour de rôle, et au coup de dé, son bateau, sur une bâche quadrillée et posée à même le sol, tentant d'arriver le premier vers l'île et s'emparer de son trésor imaginaire. L'autre attraction est le jeu d'échec grand format. De grandes figurines en peluches font guises de pions. S'ajoutent à cela, des ateliers d'écriture et de lecture. De jeunes écrivains (des enfants) s'expriment librement sur une feuille de papier, donnant libre court à leur inspiration et à leur imaginaire. Ces enfants ont redécouvert les sensations que peuvent procurer l'écriture comme ils ont redécouvert le goût pour la lecture. Les animateurs de ces ateliers ont estimé une bonne affluence des enfants et, en conséquence, un impact favorable sur le jeune public. Ainsi, les animations ludiques et interactives essentiellement conçues autour du livre ont permis aux enfants, et le temps d'un salon, de renouer et avec l'écriture et avec la lecture qui leur a donné l'occasion de plonger dans le monde merveilleux de l'alphabet et celui du conte. Mais cet intérêt orienté vers le livre s'estompera une fois le salon terminé, car il n'y a pas de suite à toutes ces activités, et aucune initiative n'a été prise ou aucun projet ne semble avoir été pensé pour en assurer la continuité.