On constate que ce sont généralement les étudiants ayant une qualification, qui s'intéressent à cette loterie. A l'université de Tizi Ouzou, la plupart des étudiants interrogés déclarent qu'ils s'inscrivent chaque année. Si certains étudiants focalisent leur intérêt sur le visa d'étude pour la France, les autres tentent les deux options. Ils tentent ainsi toutes leurs chances, constituer des dossiers de demandes de visa d'études en France et en même temps s'inscrire à la loterie américaine. Si jamais les démarches pour la France n'aboutissent pas, on garde une chance de partir avec la loterie américaine. Comme ce fut le cas pour Hocine, ancien étudiant à l'université d'Alger qui a réussi quand même «le grand exploit» d'avoir le privilège de s'installer à San Francisco. Celui-ci et après avoir postulé à deux reprises pour un visa d'études en France dont il a reçu des avis défavorables «sans aucun motif», assure-t-il, a pu finalement gagner à la loterie. Il vit depuis presque deux ans à San Francisco. Actuellement il ne veut plus parler de ce temps perdu à «supplier» les Français de lui accorder un visa d'études. «Je garde un mauvais souvenir des services consulaires français en Algérie qui ne nous accordent aucune considération. Maintenant que je vis aux USA, je n'envisage même pas de visiter la France», déclare-t-il. Nourredine, étudiant en troisième année en sciences politiques à l'université de Tizi Ouzou, se prépare, lui aussi, à un éventuel départ. Il a réussi à gagner au tirage au sort et il a reçu un courrier émanant des services américains concernés (le KCC), l'informant de la «bonne nouvelle». C'était au mois de mai dernier, alors qu'il était en pleine période d'examens. Malgré de fortes chances de décrocher le visa, il appréhende un éventuel échec. «On ne sait jamais, on trouvera peut-être des lacunes dans mon dossier», s'inquiète-t-il. Mais il compte aussi sur son cousin et son ami installés depuis quatre ans à New York. Pour lui, cela est un atout. Ceux-ci pourront bien l'aider surtout durant ses premiers jours en Amérique. «Pour l'argent et l'attestation bancaire je vais me débrouiller, ce n'est pas un problème !», lance-t-il, confiant. Malgré son attachement à sa famille, ses amis, ses études et sa petite amie, il ne peut pas refuser cette chance «tombée du ciel», dit-il. Psychologiquement, la séparation est quand même difficile et les USA ne se trouvent pas aux portes de la méditerranée, mais elle reste une rupture acceptée surtout par les parents qui espèrent que le départ de leur enfant, fille ou garçon, ne soit pas définitif.