Au lendemain des attentats du 11 septembre, qui avaient endeuillé l'Amérique comme elle ne l'avait jamais été auparavant, Bush a fait la promesse à son peuple de capturer Ben laden. Cela remonte à… 7 ans. Et il ne reste au président américain que quelques mois pour tenir sa promesse. Y arrivera-t-il ? Le président américain George W. Bush a 130 jours pour tenir sa promesse vieille de sept ans de capturer Oussama ben Laden «mort ou vif» avant que son successeur ne reprenne la traque. Capturer le chef d'Al-Qaîda permettrait sans doute à un président qui bat aujourd'hui des records d'impopularité, de retrouver une partie du soutien que lui apportait comme un seul homme un pays traumatisé après les attentats du 11-Septembre. Mais si Oussama ben Laden se cache encore le 20 janvier 2009, quand M. Bush cédera la place à la Maison-Blanche, cela risque au contraire de rester comme l'un des grands échecs d'une présidence, dont le cours aura définitivement changé huit mois après son début avec l'effondrement des tours jumelles de New York. La Maison-Blanche assure que la chasse à l'homme se poursuit sans relâche et que M. Bush se tient constamment informé. Mais M. Bush nie redoubler d'efforts pour ne laisser à personne d'autre le soin d'achever son travail. «J'ai vu des journaux titrer : Bush ordonne un effort particulier pour retrouver Oussama ben Laden. Un peu de surchauffe journalistique. Car, finalement, c'est ce que nous faisons depuis le 11-Septembre», disait-il en juin à la chaîne britannique Sky News. M. Bush a fait le vœu désormais fameux de prendre Oussama ben Laden «mort ou vif» six jours après que les émules de celui-ci eurent perpétré les pires attentats terroristes de l'histoire des Etats-Unis et eurent conduit le président américain à déclarer une «guerre mondiale» au terrorisme. Comme on lui demandait s'il voulait Oussama ben Laden mort, M. Bush a répondu : «Je veux que justice soit faite. Dans l'Ouest, je me rappelle, on avait une affiche qui disait : Recherche, mort ou vif.» M. Bush classe aujourd'hui ces propos parmi ses phrases «malheureuses». Son épouse Laura elle-même a déploré l'invocation de la justice du Far-West. «Cela ne faisait pas sérieux, vraiment», a-t-elle dit sur Sky News en juin. «Cela laisse penser que j'aime la guerre. Et je n'aime pas la guerre», abondait M. Bush dans le même entretien. Depuis qu'il a réclamé Oussama ben Laden «mort ou vif», M. Bush et la Maison-Blanche soulignent que la «guerre» contre le terrorisme dépasse la seule personne du chef d'Al-Qaîda. «En vérité, je ne me préoccupe pas de lui tant que cela», disait M. Bush dès mars 2002, l'esprit déjà à la guerre en Irak. Et en janvier 2008, il semblait se faire à l'idée qu'un autre que lui mettrait fin à la cavale de l'ennemi public numéro un des Américains. «Un président ou un autre l'aura», déclarait-il à la chaîne Fox News. Ses adversaires, eux, l'accusent d'avoir détourné pour une guerre injustifiée en Irak des ressources qui auraient été mieux employées pour stabiliser l'Afghanistan, mais aussi pour empêcher Oussama ben Laden de s'échapper.