Karim Dilmi, un jeune mordu de chaâbi de Larbaâ, vient chaque jeudi assister à la soirée avec Hakim Hendou, un chanteur de sa localité. «J'ai pu faire la connaissance de beaucoup d'artistes et le fait de partager un thé de Koléa avec eux est un réel plaisir», assure-t-il. Djamel Brith, 39 ans, est un mélomane de Koléa. Il dit toute son admiration pour le chaâbi : «C'est un art propre que je peux écouter en famille. Les jeunes, durant ces dernières décennies, restaient inactifs dans les cafés ou chez eux en face de la télé. Mais avec le retour des cafés artistiques, ils ont où passer leurs soirées et l'occasion de faire connaissance avec d'autres mélomanes et des chanteurs», dit-il. Fou de chaâbi depuis plus de 25 ans, Rabah Doumane, 42 ans, n'a raté aucune soirée. Il trouve qu'il s'agit là d'un point de rencontre pour les mélomanes et les artistes qui, durant la période de terrorisme, ne se voyaient pas. «Chacun rentrait chez lui et se contentait des programmes de la télévision ou de ses lecteurs audio pour écouter sa musique préférée. Nous n'avions alors que les fêtes de mariage pour casser la routine», indique-t-il.