Résumé de la 2e partie n Après avoir été convoitée par le grec Nicolas Mourousi et après moult négociations et à un prix fort, la Venus revient aux Français, grâce à Marcellus... Il était temps, car le port de Milo voit arriver, le soir même, un navire hollandais et une frégate anglaise en provenance de Malte, chacun ayant l'intention de rapporter la statue dans son propre pays. La Vénus change de vaisseau. Avant qu'elle parvienne à destination, il lui faudra encore faire escale à Rhodes, puis Chypre, Saint-Jean-d'Acre, Alexandrie, Le Pirée, Smyrne. On la transfère sur «la Lionne», un navire de guerre. Le marquis de Rivière rentre en France à son bord, car il entend bien surveiller de près la déesse. Il se voit déjà présentant l'œuvre à Louis XVIII, le roi podagre... Tout est bien qui finit bien ? Eh bien non, car Nicolas Mourousi, qui, on l'a dit, est bien placé dans la marine turque, arrive à Milo, hors de lui... «Puisque c'est ainsi, je condamne les notables qui m'ont trahi à une amende de sept mille piastres.» Les notables n'ont aucun moyen de résistance : ils sont contraints de payer... et sont déportés à Syphante, où le drogman les contraint à s'agenouiller et leur administre le fouet de sa propre main. Dès qu'il apprend la nouvelle tournure des événements, le marquis de Rivière, lui aussi, proteste avec vigueur auprès... du grand vizir. Celui-ci n'hésite pas et dès le retour de Mourousi le convoque, pour lui faire de cuisants reproches et lui infliger à son tour une amende de quatre-vingt mille piastres ! Il doit, par ailleurs, rendre les sept mille piastres qu'il a extorquées à Milo. Entre-temps, la Vénus arrive à Toulon. L'administration se met en branle et cherche... à tondre des poils sur les œufs : «Qui va faire l'emballage, pour l'expédition à Paris ? Qui va régler les frais ?» Un nouveau protagoniste apparaît : Pierre-Henri Revoil, peintre et ancien élève de David. Il s'acquitte fort bien de sa mission. On présente enfin l'œuvre au roi, le 2 mars 1821, et les Parisiens s'empressent de chansonner ce tête-à-tête cocasse. Pourtant Louis XVIII n'a pas daigné se déplacer pour voir la statue. Il faut dire qu'il a des problèmes de mobilité. On place donc la Vénus sur le parcours du roi, qui se déplace en chaise à roulettes. On frappe une médaille représentant la Vénus côté pile et le roi côté face. Puis, on se pose cette importante question : «Faut-il restaurer la Vénus ? Faut-il restaurer les bras qui lui manquent ? Et dans quelle position ?» Les propositions pleuvent : «Elle doit tenir sur sa jambe un bouclier, qu'elle utilise comme miroir. — Pas du tout ! Elle s'appuie des deux mains sur les épaules du dieu Mars. — Elle tient un miroir dans sa main droite, et sa main gauche est occupée à arranger sa chevelure. De toute manière, il ne s'agit pas de Vénus, mais d'Amphitrite ! (à suivre...)