De tous les vendeurs ambulants de la plage Khelloufi-Djillali, Mohammed passe pour le doyen. Costaud, l?homme fait bien ses 50 ans. Après avoir longtemps travaillé dans une usine qui a dû fermer ses portes, Mohammed s?est retrouvé sur la plage, située à deux pas de son domicile, à vendre jus, glaces, gaufrettes, cigarettes? Cette activité lui permet de faire vivre, difficilement il est vrai, sa famille. Ceci même s?il ne l?exerce qu?en été . "Au printemps, je vends des cigarettes", fait-il remarquer. Combien lui rapporte son travail ? Mohammed n?en sait rien précisément. C?est du moins ce qu?il affirme. Pour autant, il reconnaît s?en sortir plus ou moins bien en été. "Je suis telle une fourmi : je travaille en été pour ne pas être dans le besoin en hiver surtout", lance-t-il mi-sérieux, mi-plaisantin. Avec sa charrette à deux roues où est placée sa marchandise, le quinquagénaire sillonne la plage Khelloufi-Djillali chaque jour, dès les premières heures de la journée, à la quête de clients. Des clients qui ne se bousculent pas au portillon depuis le lancement de la présente saison estivale. Ainsi, il arrive à Mohammed de rentrer chez lui vers 14 h : «Il y a de moins en moins d?estivants qui viennent ici. Cela fait que je vends moins que d?habitude. Il y a des journées où je ne vends même pas une bouteille de jus.» Mohammed a déjà essayé de monter quelques "petites affaires". Pour cela, il a sollicité l?aide de l?Etat. En vain : «La bureaucratie m?a empêché de concrétiser les petits projets que j?avais en tête.» Dans la foulée, il nous apprendra qu?il lui a fallu tout un mois pour avoir l?autorisation d?exercer, cet été, sur la plage.