Depuis le début de l?été, Islam vient chaque matin à la plage Colonel-Abbès. Non pas pour se baigner, mais pour vendre sa marchandise. Habitant Douaouda, l?enfant, âgé d?environ 12 ans, trouve du plaisir à proposer des pains maison et des m?hajeb aux estivants. «Cela me permet de m?occuper un peu et surtout d?aider ma famille», dit-il. Tout le temps exposé au soleil, Islam est devenu tout brun. Seules ses dents ont gardé leur blancheur. Mais ce détail importe peu pour lui. C?est le dernier de ses soucis. Sa préoccupation majeure est de vendre ses «18» pains maison quotidiens. A raison de 20 dinars le pain. «En général, je réussis à les vendre facilement. Néanmoins, il y a des jours où je patine à cause de la concurrence». Islam fait partie d?un gros lot de vendeurs ambulants qui fréquentent la plage Colonel-Abbès. Des dizaines d?enfants et d?adolescents y exercent. Surtout les week-ends. Chacun a sa «spécialité» : l?un vendant des cigarettes, l?autre des jus ou des glaces? En moyenne, Islam passe 4 heures de temps à la plage. Il y vient à 9 heures et repart aux environs de 13 ou 14 heures, une fois ses pains maison vendus. «Je déteste rentrer chez moi avec des invendus», souligne l?enfant, dont la famille est composée de 7 membres (les parents compris). L?un de ses frères est vendeur ambulant comme lui. A deux, ils donnent un précieux coup de main à leur père dans ses efforts de subvenir aux besoins de la famille. En septembre, Islam retrouvera les bancs de l?école. A ses camarades, il racontera certainement son expérience. D?ici à là, il aura gagné «un peu d?argent» qui servira à l?achat de ses fournitures scolaires?