InfoSoir : Comment donner un caractère légal à votre initiative sachant qu'il n'existe pas de texte de loi qui permet de créer un conseil intercommunal de coordination ? Smaïl Boukharoub : En effet, il n'existe pas un texte de loi clair qui autorise les communes à créer des institutions intercommunales comme celles envisagées par notre projet. Cependant, il faut savoir que le code communal reconnaît le droit à toutes les communes de s'entraider, d'opter pour la solidarité intercommunale et de concrétiser des projets qui répondent aux besoins communs de leurs populations. Pour nous, ce qui est important c'est que nous ne sommes pas sortis du cadre du code communal. Maintenant, ce qui concerne le conseil intercommunal que nous voulons instaurer, ce n'est qu'une proposition des élus, puisque ce dernier nous permettra de coordonner nos actions et d'étudier ensemble des projets que nous voulons concrétiser sur le terrain. Autrement dit, ce n'est qu'un moyen pour appliquer notre politique de développement local. Certes, nos prérogatives ne nous permettent pas d'installer officiellement ces institutions, mais les pouvoirs publics doivent nous faciliter la tâche et nous accompagner dans notre programme. Quelle est l'attitude de l'administration quant à cette démarche ? l Il faut savoir que notre projet vise à créer le développement et à répondre aux besoins de nos concitoyens. Nous ne faisons pas de syndicalisme comme le prétendent certaines parties. Bien que notre programme ait un aspect revendicatif, il n'est jamais politique. Les gens qui ont douté à un moment donné des visées et des fins de notre démarche ont fini par comprendre aujourd'hui que nous travaillons pour l'intérêt de nos régions. D'ailleurs, le wali qui a consulté notre programme nous a promis publiquement de nous aider et nous a demandé de lui soumettre des propositions. Ces promesses nous encouragent à unir nos efforts pour concrétiser au moins certains projets prioritaires. Les P/APC membres de l'intercommunale ne sont pas de la même couleur politique. Cela ne risque pas d'engendrer des divergences politiques ? l Pas de tout ! D'ailleurs je profite de l'occasion pour vous annoncer que notre ami, le maire de Mizrana, a réintégré l'intercommunalité. Personnellement, je ne sais pas quelles sont les raisons qui, au début, l'ont poussé à se retirer. L'essentiel c'est qu'il soit parmi nous maintenant et prêt à participer au projet. Je vous confirme que les élus n'ont aucun problème entre eux bien qu'ils soient issus de différentes couleurs politiques (5 P/APC RCD et 3 FFS). A ce niveau les intérêts politiques des élus ne pourront pas être affichés puisque nous défendons le même intérêt qui est celui de notre population et nous ne faisons que demander notre part au développement. *P/APC de Boudjima et actuel président de l'Intercommunale