Résumé de la 4e partie n Le capitaine Williams et son équipage réussissent à trouver l'or, mais il craint que les Japonais ne le leur dérobent dès qu'ils auraient eu vent de l'affaire... Dix-huit octobre 1941. Le «Claymore» est de nouveau au-dessus de l'épave du «Niagara». Pendant leur courte escale à Whangarei, John Williams et Jeremy Johnson ont pris des vivres et le minimum de repos nécessaire. A présent, ils se remettent au travail, et c'est fabuleux, merveilleux ! Guidée de main de maître par Williams, la benne pelleteuse remonte une à une les caisses en les prenant délicatement dans ses mâchoires et en les déposant doucement sur le pont. Les opérations avancent à un rythme vertigineux. Certains jours, la benne ramène jusqu'à dix caisses de dix barres chacune et la barre pèse douze kilos et demi. Le butin est installé dans la chambre du capitaine Williams. C'est impressionnant, éblouissant, c'est à se mettre à genoux. Il y a un plancher d'or, des murs d'or. C'est un miroir d'or, un fleuve d'or ! On en a mal aux yeux. Pourtant, si les marins vivent dans un rêve doré au sens propre du terme, il n'en est pas de même du lieutenant de vaisseau Johnson. Lui, c'est un soldat. Il n'oublie pas la guerre et il est parfaitement conscient du danger qui les menace tous. Aussi, il sent son cœur s'arrêter lorsque, le 1er décembre, un point apparaît à l'horizon : un avion ! Il n'y a pas de danger que la RAF en ait envoyé un dans le secteur. Il n'est pas difficile de deviner sa nationalité. Oui, c'est bien cela. Maintenant, le lieutenant distingue parfaitement les ronds rouges sur les ailes. L'avion japonais effectue sa reconnaissance sans gêne aucune. Il décrit de petits cercles à vitesse réduite au-dessus du «Claymore». Il est sans doute en train de prendre des photos. Le manège dure environ un quart d'heure, puis l'avion disparaît. Lorsqu'il est parti, le capitaine Williams lance à ses hommes : — Allez, les gars, ne nous laissons pas distraire ! On reprend le boulot. Mais Jeremy Johnson n'est pas du tout de cet avis. — Non ! Il faut arrêter immédiatement Vous avez vu l'avion ? On ne peut plus rester ici. Il faut partir. John Williams lui pose la main sur le bras. — Du calme, mon garçon. Les Japonais ne sont pas encore en guerre. — Qu'est-ce que vous en savez ? Nous n'avons pas de radio... Williams aspire une longue bouffée de sa pipe. — S'ils étaient en guerre, ils nous auraient mitraillés. Le lieutenant de vaisseau secoue la tête énergiquement. — Pas du tout. Ils auraient été bien bêtes de mitrailler des gens qui font tout le travail à leur place. Ils ont signalé notre position et un bateau de guerre va venir nous cueillir. Le capitaine Williams hausse les épaules. — Faites-moi confiance, garçon. Je sais ce que je fais. (à suivre...)