L'insécurité des journalistes, cibles du crime organisé, a occupé l'essentiel des débats des éditeurs mexicains de presse écrite, qui ont conclu leur 24e assemblée annuelle hier, samedi, à Veracruz, sur la côte de l'Atlantique. L'insécurité est un «fléau» pour les journalistes, affirme la déclaration finale de l'Association mexicaine des éditeurs de presse écrite (Ame). Au Mexique, 76 journalistes ont été tués ou sont portés disparus depuis 1987, a souligné lors des débats le directeur exécutif de la Société interaméricaine de presse (SIP). Le Mexique est ainsi depuis cette date le deuxième pays le plus dangereux d'Amérique latine, derrière la Colombie, sur un total panaméricain de 344, et le bilan s'y est alourdi plus rapidement au cours des dernières années, une intensification «liée aux cartels de la drogue», a ajouté le directeur exécutif. Les journalistes sont visés par des menaces directes ou indirectes, des intimidations sous forme de photos de leurs femmes ou de leurs enfants déposées à leur bureau, ont expliqué les intervenants de l'Ame. «Plus de 70% des attaques contre les journalistes proviennent de fonctionnaires», a insisté l'un des orateurs, dans une allusion directe à des policiers corrompus.