Théoriquement, on ne peut nier que les mécanismes de soutien à l'emploi en Algérie sont plutôt égalitaires. Il n'empêche que sur le terrain, ces mesures ne semblent pas être suffisamment favorables à la promotion d'un entrepreunariat féminin. C'est ce qui ressort de l'intervention de la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar, au colloque international sur l'entrepreunariat féminin en Algérie. Pour elle, les mécanismes existants doivent impérativement être accompagnés par d'autres mesures à même d'accroître la proportion de la femme dans la population active. Le département de Nouara Djaâfar envisage, à ce titre, d'engranger un certains nombre d'actions de sensibilisation en faveur des femmes concernées ou susceptibles d'être concernées par les mécanismes en vigueur. Mais aussi en direction des responsables et des institutions en charge de la mise en œuvre de ces dispositifs pour, soutient-elle, concrétiser «le principe de l'égalité des chances». Cela dit, l'émergence d'un entrepreunariat féminin plus opérant et plus efficace passe inévitablement par l'engagement infaillible des femmes à «relever le défi auquel est confrontée la société tout entière», estime la ministre. Il s'agit, selon elle, de basculer la population active féminine dans la nouvelle économie qui est celle de l'entreprise performante et du savoir efficient. L'opinion communément admise veut que les dispositifs de l'emploi et des programmes nationaux soient destinés aussi bien à la femme qu'à l'homme. Mais la réalité sur le terrain révèle l'existence d'autres considérations. En témoignent les chiffres publiés par le même département. De 3% de femmes actives en 1966, elles sont à peine 17%, 40 ans plus tard. Une preuve de plus que l'entrepreunariat féminin en Algérie est contraint d'évoluer dans un environnement semé d'embûches, ajournant son émergence et l'intégration effective des femmes.