350 banques islamiques sont implantées à travers le monde, dont la plupart dans les Emirats arabes, 700 milliards d'actifs y sont gérés selon les principes de la charia. C'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur de la banque El Baraka, Nacer Haideur, lors d'une conférence de presse tenue au forum d'El Moudjahid et ayant pour objectif d'expliquer les modalités d'organisation et le contenu d'un forum sur les perspectives de la finance islamique, qui se tiendra, demain, mardi, à l'hôtel Sofitel. M.Haideur dira en substance que «les banques islamiques sont à l'abri des effets directs de la crise économique, mais si celle-ci se déplace de la sphère économique à la sphère réelle, cela générera inéluctablement une récession économique qui aura une influence négative sur tous les secteurs financiers dans le monde, y compris la finance islamique». Pour lui, «la crise financière est une crise de l'éthique». Pour en revenir au forum de demain, il s'agit de la première rencontre du genre en Algérie. Il s'agit de la première édition du forum algérien de la finance islamique organisée par Isla Invest, qui est la première société française de conseil en investissements financiers et immobiliers conformes aux principes de la charia. «L'Algérie devrait tenir la place de pionnière», a lancé M. Haïdeur, précisant qu'aujourd'hui le marché algérien de la finance islamique est représenté par une seule banque, El Baraka, créée en 1991. Salama Assurance et El-Salam Bank Algeria viennent d'obtenir leur agrément. Adib et Kfh sont en lice pour un agrément. Il a ajouté que vu la taille de son économie, l'Algérie continue à être dominée par le secteur de la finance publique à la limite de 90%. La finance islamique, qui offre la possibilité d'un financement sous forme d'intérêt sur les bénéfices (mourabahat) et non pas sur des pourcentages préfixés, contribue dans l'économie réelle. Elle n'investit pas dans les activités spéculatives, mais elle est axée sur les produits créateurs de richesse et de développement social et économique. Une banque islamique constitue assurément un apport pour le monde musulman et contribue au développement dynamique de manière à ce que l'économie soit apte à relever les défis sociaux, affirme-t-il. Pour sa part Zoubir Ben Terdeyet, ce consultant manager en investissement islamique, dira que l'Algérie accuse un retard relatif par rapport aux pays voisins tout en précisant que le marché bancaire islamique en Afrique est à l'état embryonnaire.