Prévisions n «A 70 dollars, nous serions en danger, à 60 ça irait mal, à 50 ça irait très mal», avait déclaré Ahmed Ouyahia, en septembre dernier. La chute vertigineuse des prix du pétrole continue. Hier, vendredi, le baril a cassé le seuil des 40 dollars pour la première fois depuis près de quatre ans. Une situation qui, bien évidemment, ne fait nullement les affaires de notre pays. Certes, les recettes pétrolières de cette année sont importantes, 77 milliards de dollars selon les prévisions du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Mais au rythme où vont les choses, il y a vraiment de quoi s'inquiéter. Dans ce registre, notons que la loi de finances 2009 a été élaborée sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars. Mais il s'avère que la tendance baissière des cours de l'or noir est partie pour durer dans le temps, selon les prévisions des experts. Avec le recul des investissements un peu partout dans le monde sous l'effet de la crise foncière internationale, il ne faudra pas s'attendre, en effet, à une nouvelle envolée des prix du pétrole dans les prochains mois. Or qu'à 70 dollars, «nous serions en danger, à 60 ça irait mal, à 50 ça irait très mal», avait indiqué, en septembre dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. A l'époque pourtant, le baril était à 100 dollars. A présent qu'il coûte moins de 40 dollars, «ça va très très mal», en reprenant le raisonnement de M. Ouyahia. Cela étant, le ministre de l'Energie et des Mines a souligné avant-hier, jeudi, que cette baisse des prix n'aura pas d'impact sur la réalisation des programmes économiques nationaux. Un avis que ne partagent pas beaucoup d'économistes qui, au contraire, pensent que notre pays ressentira lourdement la chute des cours de l'or noir. C'est pourquoi l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, préconise carrément le «report de certains programmes d'équipement des principaux acteurs économiques publics tels que Sonatrach et Sonelgaz». Pour lui, la baisse des prix du pétrole continuera dans les deux ou trois prochaines années.