Désespoir n La patiente Elizabeth Borotto est la femme d'un grand négociant américain en huile, à Manchester. La malheureuse souffre d'un cancer au stade terminal. A peine le docteur Sanders vient-il de quitter sa patiente, ce 4 décembre 1949, que le téléphone se met à sonner. Une infirmière décroche l'appareil. — allô… — c'est l'hôpital ? — oui, monsieur. — voulez-vous me passer le docteur Sanders ? — qui dois-je annoncer ? — Archibald Borotto… L'infirmière connaît bien l'homme. — veuillez patienter un moment, monsieur Borotto. Quelques instants après, le négociant entend la voix familière du médecin. — Ma femme… dit l'homme. — Elle souffre toujours, dit le médecin. Il y a un silence, puis le médecin reprend. — Je vous l'ai dit, monsieur Borotto, il n'y a plus d'espoir. — vous êtes sûr d'avoir tout essayé ? — oui ! — et on ne peut rien faire pour la soulager ? — hélas… Chaque jour, chaque heure, chaque minute qui passe est pour elle une souffrance. Hélas, nous ne pouvons rien faire… — même les piqûres de morphine ? — Même les piqûres de morphine n'ont qu'un effet limité sur elle. L'homme soupire. — je suis désolé, dit le médecin. Le docteur a quelques mots d'encouragement pour le mari de la malheureuse, puis, il pose le téléphone. — pauvre homme… et surtout, pauvre femme ! L'infirmière, Elizabeth Rose, qui a écouté l'échange, regarde le médecin. — cet homme semble désespéré ! — je le sais… — vous lui avez fait comprendre qu'il n'y a plus d'espoir… — Mademoiselle Elizabeth, je plains beaucoup ce pauvre homme, mais je devais lui dire la vérité ! — Sa femme est donc perdue, docteur ? — Oui, mademoiselle Elizabeth. La patiente Elizabeth Borotto est la femme d'un grand négociant américain en huile, à Manchester. La malheureuse, qui souffre d'un cancer au stade terminal, est hospitalisée depuis plusieurs mois. Tous les traitements disponibles, à l'époque, ont été tenté, mais sans succès. (à suivre...)