Un consensus aurait été obtenu au sein des pays producteurs de pétrole pour réduire la production du brut de l'ordre de 2 millions de barils par jour, soit la baisse la plus importante depuis 1982. Soit la baisse la plus importante jamais décidée par l'organisation depuis 1982. C'est le ministre saoudien du Pétrole, Ali Nouaïmi, qui en a fait l'annonce en marge des travaux de la réunion. Même si elle n'était pas encore annoncée officiellement en fin de matinée, il faut dire que cette baisse historique prend de court les prévisions des observateurs qui s'attendaient, certes, à une forte baisse en raison de la chute brutale des prix du brut sur les marchés mondiaux. L'Opep, qui fournit plus de 40% de la production mondiale d'or noir avec un quota officiel de production de 27,3 millions de barils/jour, décide ainsi de la troisième réduction en 4 mois dans une tentative de redresser les prix tombés de près de 150 à environ 40 dollars en quelques semaines. C'est également le souci exprimé par le président de la République qui a tenu à assister à l'ouverture des travaux de la réunion. «J'appelle l'Organisation à poursuivre ses efforts pour une stabilisation du marché... dans l'intérêt bien compris de toutes les parties concernées», a-t-il indiqué dans son allocution. M. Bouteflika a, par ailleurs, affiché son optimisme quant à l'issue des travaux en exprimant toute sa confiance en l'Organisation appelée à prendre une importante décision. «La maturité de l'Opep me laisse confiant que toutes les décisions qu'elle prendra dans ce sens tiendront compte des implications sur l'économie mondiale», a souligné le chef de l'Etat. S'agissant de l'économie mondiale, le président Bouteflika a souhaité «des mesures judicieuses de la part des grands pays industrialisés afin qu'elle puisse renouer avec le cercle vertueux d'une croissance durable et partagée par tous». M. Bouteflika s'est dit rassuré sur la volonté «de préserver aussi bien notre organisation que les intérêts de ses pays membres». La décision de l'Opep ne manquera sans doute pas d'avoir des répercussions positives sur les cours du brut dans les prochaines heures. Ces effets seraient, estiment les analystes, autrement plus significatifs si les pays non membres de l'OPEP venaient à réduire leur production. Pressés par les responsables de l'Organisation de les soutenir dans leurs efforts de stabilisation des cours, des pays non- membres du cartel, comme la Russie et l'Azerbaïdjan, se sont dits prêts à réduire leurs offres. Le vice-Premier ministre russe chargé du secteur de l'Energie a annoncé, hier, mardi, ne pas exclure une baisse de «300 000 à 320 000 bj» si la «situation actuelle des prix continue», et l'Azerbaïdjan s'est déclarée prête ce mercredi à couper dans son offre de l'ordre de 300 000 bj.