Les étés caniculaires, semblables à celui qui a sévi en Europe en 2003 provoquant une surmortalité des personnes âgées et d'importants incendies de forêt, deviendront plutôt la règle que l'exception d'ici à la fin du siècle sur le continent, selon des experts suisses. «Nos simulations montrent qu'en Europe, un été sur deux environ devrait alors être au moins aussi chaud que celui de 2003. Le phénomène s'applique aussi aux précipitations faibles», selon Christoph Schaer, professeur de climatologie à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Au cours de l'été 2003, la température diurne est restée pendant plusieurs semaines supérieure à 30 degrés dans de nombreuses régions d'Europe occidentale, avec des maximales dépassant 40 degrés. La canicule a provoqué de graves pénuries d'eau et favorisé des incendies qui ont notamment détruit en France trois ou quatre fois plus de surfaces boisées que d'habitude. La surmortalité des personnes âgées a bouleversé l'opinion. L'été 2003 «constitue ainsi un signe avant-coureur de ce que l'avenir nous réserve», ont souligné les auteurs de l'étude. Le réchauffement global pourrait se traduire par des variations brutales des conditions météorologiques au cours d'une saison plutôt que par une hausse régulière de la température, selon cette étude dont les résultats sont publiés dans la revue Nature.