Thèmes n Plusieurs sujets liés aux différents domaines du développement économique de notre pays ont été abordés par les spécialistes lors du colloque sur les compétences algériennes établies à l'étranger. C'est une manière d'afficher leur disponibilité à coopérer avec le gouvernement et les entreprises algériennes par des propositions concrètes issues de leurs expériences dans les pays développés. «Il ne reste qu'à adapter ces stratégies aux spécificités de l'Algérie et cela ne demande pas trop d'efforts», ont estimé les experts, appelant les pouvoirs publics à «définir les priorités et faire appel aux spécialistes nationaux». Le tri des déchets, l'introduction des nouvelles technologies dans la gestion des entreprises, le tourisme, la gestion de l'eau et l'agriculture étaient les principaux sujets abordés par les experts. Le professeur Yamna Djellouli-Tabet, de l'université du Maine (Le Mans - France), a évoqué le thème du traitement des déchets domestiques qui peuvent être considérés comme des «produits à valeur ajoutée». Ces déchets, a-t-elle dit, sont transformés en énergie et en autres produits utiles dans plusieurs pays d'Europe et d'ailleurs. Les grandes décharges peuvent servir d'usine de production de carbone et de recyclage des métaux ferreux et non ferreux, alors qu'ils sont, regrette-t-elle, abandonnés, ce qui représente un danger pour la santé publique. Pour sa part, le Pr Bessam Krakchi a traité le sujet de l'utilisation des Ntic. Les entreprises algériennes souffrent énormément pour arracher des marchés internationaux ou placer leurs produits, du fait «du manque de contenus dans l'utilisation des Ntics Il a déploré le fait que les entreprises algériennes n'existent pas sur la carte de la mondialisation, bien que, a-t-il argué, la demande sur les produits algériens existe à l'étranger. «Ils faut que les administrations et les entreprises arrivent à exprimer leurs besoins et placer leurs produits, en développant justement les contenus», a-t-il encore plaidé. Le secteur du tourisme peut aussi générer d'importantes ressources financières et de postes d'emploi et sa modernisation est plus qu'une nécessité, a souligné Mme Asma Aïmeur, directrice de maîtrise à l'université de Montréal, qui a insisté sur l'utilisation du e-commerce dans ce secteur. «Nous enregistrons un retard en matière de commerce électronique par rapport à des pays voisins, où les populations peuvent faire des achats par le biais de sites Internet», a-t-elle relevé. Elle a affirmé qu'il est tout à fait possible pour l'Algérie de s'investir dans ce domaine et de rattraper le temps perdu, vu le capital humain qu'elle possède. Mme Aïmeur a suggéré l'organisation d'une campagne de sensibilisation au commerce électronique, devant être suivie de «l'élaboration d'un arsenal juridique et l'instauration d'un climat de confiance» dans ce domaine. La gestion de l'eau était le thème abordé par l'expert international Ahmed Kettab qui a suggéré la mise en place d'un centre national de recherche sur une stratégie multisectorielle. Ce centre doit avoir pour objectif de réaliser des recherches académiques dans le domaine de l'eau permettant de renforcer la gestion de l'eau et élaborer une stratégie à l'horizon 2050. Par ailleurs, l'expert international et ancien ministre de l'Agriculture, M. A. Mesli, a appelé à encourager la production des céréales afin de réduire notre dépendance alimentaire. «Le blé dur est né en Algérie et aujourd'hui on l'importe de l'étranger. Ce n'est pas du tout normal», a-t-il déploré