Résumé de la 5e partie n Peter envoie à sa femme un mot lui annonçant que le problème juridique est sérieux et qu'il va le retarder et que son ami Roy pourra l'accompagner pour sa visite de Los Angeles... C'est quoi votre métier au juste, garçon de compagnie ? Le sourire d'Abilene se transforma en rictus. — Appelez-moi comme bon vous semble, mais dites «Abilene», si vous voulez une réponse. — Depuis combien de temps connaissez-vous mon mari ? — Depuis trois ou quatre ans. Je rends des petits services à M. Major. Chaque fois que Peter est en ville, je lui sers de chauffeur. — M. Major est un associé de Peter ? Oui, m'dame. Ils bossaient déjà ensemble à Detroit, avant même que M. Major vienne s'installer ici. — M. Major vend des appareils photo ? — M. Major vend de tout. — Je vous en prie, Abilene, asseyez-vous. Il tira une chaise, s'assit et se baissa pour déposer son chapeau, à l'envers, sur le sol. — Vous venez du Texas ou du Kansas ? Je n'arrive pas à situer votre accent, et j'ai pourtant vu tous les westerns jamais réalisés. — Je viens de l'Arkansas. D'un trou perdu nommé Blytheville. Vous n'en avez jamais entendu parler. Ça fait. vingt-cinq ans que je n'y ai plus fichu les pieds. Il était plus âgé qu'elle ne l'aurait cru. Il avait des rides autour des yeux et ses fris étaient presque aussi pâles que le blanc de l'oeil. — Et entre Blytheville et Los Angeles, vous avez vécu où ? — A Chicago, à Las Vegas, à Miami, à Atlantic City. Partout où il y avait du boulot. Une serveuse apporta à Laurie son thé glacé. Elle commanda du poulet et tendit le menu à Abilene qui le parcourut en un clin d'œil. — Pour moi ce sera un steak saignant et un whisky. Et apportez-moi aussi l'addition. — Ne vous donnez pas cette peine, dit Laurie. — Ce sont les ordres de M. Major. Une fois que la serveuse se fut éloignée, Laurie demanda : — Quel genre d'affaires Peter peut-il avoir à régler avec M. Major ? D'après lui, il s'agit d'un problème juridique. — Il a dit ça ? dit Abilene en souriant de plus belle. Eh bien, à vrai dire je n'en sais rien. Je ne suis qu'un intermédiaire. Au cours du déjeuner, il lui confia avoir fait de la figuration dans un film avec Clint Eastwood. — M. Major avait mis de l'argent dans la production. Laurie jeta un coup d'œil au plan replié sur la table. — Vous savez où se trouve la maison de Harrison Ford ? — J'ai cessé de m'intéresser, au cinéma depuis qu'on ne fait plus de westerns, répondit-il. Mais si ça vous dit, je peux vous montrer où habitaient Joel McCrea et Randolph Scott. (à suivre...)