Le procès du journaliste irakien poursuivi pour avoir lancé ses chaussures sur Bush se tiendra à partir du mercredi 31 décembre. «L'enquête est finie et le dossier a été transféré à la cour criminelle centrale d'Irak qui juge les affaires de terrorisme. Le juge chargé de l'instruction», a précisé que les chefs d'inculpation contre Mountazer al-Zaïdi n'avaient pas été modifiés. Le journaliste est poursuivi pour «agression contre un chef d'Etat étranger lors d'une visite officielle» et selon l'article 223 du code pénal irakien, il risque de 5 à 15 ans de prison si le qualificatif «d'agression caractérisée» est retenu. Mais le tribunal peut estimer qu'il s'agit d'une «tentative d'agression», punie seulement d'un à cinq ans de prison. «Le fait qu'il n'ait pas atteint sa cible pourrait effectivement jouer en sa faveur, d'autant qu'il n'a pas de casier judiciaire», avait souligné le juge d'instruction jeudi dernier. L'avocat de Mountazer al-Zaïdi avait demandé le transfert du dossier à une cour plus classique, mais le juge d'instruction a refusé. Le journaliste irakien, devenu un «héros» dans une partie du monde arabe, a porté plainte, hier, dimanche, contre les agents de sécurité du Premier ministre irakien qu'il accuse de l'avoir battu après son arrestation. «Il a des traces de coups sur le corps. Il lui manque une dent à la mâchoire supérieure, il a un saignement à l'œil gauche et de nombreux hématomes», avait affirmé l'avocat du journaliste. Selon lui, deux rapports médicaux, établis jeudi et samedi derniers, étayent ses propos. Hier, dimanche, un de ses frères a pu pour la première fois le revoir.