Sidi Ya‘qub al-Chrif, en route vers La Mecque, s'est arrêté dans la région de Blida, plantant sa tente et celles de ses accompagnateurs, dans une prairie où devait être construite la ville. L'endroit plut au saint homme et il se promet, de retour du pèlerinage, de repasser par là. Il repasse, mais à sa grande surprise, là où le saint et ses compagnons ont planté les piquets de leur tente, des arbres, des oléastres, ont surgi. C'est là, au milieu de ces oliviers sauvages que Sidi Ya‘qub a rendu l'âme et qu'il a été enterré. Les Français, craignant les escarmouches des tribus insoumises, ont voulu détruire la forêt d'oliviers, mais selon la tradition, les haches ne parvenaient pas à s'abattre sur les troncs. En revanche, quand ils ont voulu entourer la ville d'une muraille, ils ont abattu tous les oliviers qui se trouvaient extra-muros. Le saint ou le génie qui communique sa puissance à l'arbre : les fruits, les feuilles... sont ainsi imprégnés et deviennent des remèdes contre divers maux. A Ghazaouet, le palmier de Sidi Boudjemaâ passe pour guérir la coqueluche et la toux ; dans la même région, les gommes des oliviers de Sidi Mohammed ben Zerga et de Sidi Abderrahman Moul el-Zitouna guérissent les maladies des yeux ; à Tlemcen, les fruits amers de l'olivier sauvage de Sidi M'hammed ben Yaâqub guérissent l'ophtalmie.