Constat n Les citoyens continuent de méconnaître les bienfaits de l'assurance, toutes branches confondues, et l'Etat continue de prendre en charge les dégâts induits par cette «inconscience». «Comment les gens vont-ils se résoudre à mettre la main à la poche au moment où l'Etat est si généreux à chaque catastrophe ?», s'est interrogé hier le président de l'Union des assurances et réassurances (UAR) Amara Latrous, lors d'un point de presse organisé au siège du Conseil national des assurances (CNA). «On a constaté avec amertume, lors des dernières inondations que si l'assurance contre les catastrophes naturelles était obligatoire on n'aurait pas autant de dégâts. De plus, nous nous sommes aperçus que le niveau de souscription à l'assurance était trop faible», a noté M. Latrous en déclarant que 90% des victimes de ces catastrophes ayant frappé les régions de Ghardaïa et Béchar, ont été indemnisées. Dans une perspective d'améliorer cette situation, le président de l'UAR a affirmé qu'une proposition d'étendre l'obligation d'assurance à toutes les branches a été faite au ministre des Finances. L'orateur a regretté le fait que les citoyens ne s'intéressent pas beaucoup à leur assurance et celle de leurs biens. M. Latrous a affirmé que le taux de pénétration actuelle des assurances en Algérie est seulement de 17 dollars par an. Abondant dans le même sens, le président de l'Association des agents généraux d'assurance a souhaité que les compagnies d'assurance fassent un «tapage» pour que les citoyens s'assurent. Une démarche dont l'objectif est de sensibiliser les citoyens à contracter une police d'assurance. En ce qui concerne la réduction des délais d'indemnisation des dommages aux victimes des sinistrés, notamment celles des accidents corporels, les professionnels du secteur comptent améliorer cette situation. «Il y a un effort qui se fait au niveau des compagnies d'assurance pour tenter de respecter les délais d'indemnisation des sinistres», a déclaré M. Khelifati, P-DG d'Alliances Assurance lors de la conférence de presse. Selon une enquête réalisée par le conseil en question sur un échantillon de 2 500 cas d'accidents corporels, 30% des victimes ne sont pas encore indemnisées. Cela est dû, entre autres, à la complexité des dossiers, le problème de liquidation inter-compagnies et souvent l'intervention de l'appareil judiciaire pour le règlement des litiges. Mais ces délais peuvent êtres réduits à travers un règlement à l'amiable entre l'assureur et l'assuré victime d'un sinistre sans attendre le verdict de la justice. Concernant l'évolution du secteur des assurances, fortement convoité par des opérateurs étrangers notamment par des grandes boîtes françaises, M. Latrous a estimé que «la venue des nouveaux opérateurs en 2009 dans le secteur va booster le marché algérien».