Sur un total de 9 203 femmes «enquêtées», soumises à un dépistage VIH-sida lors d'un test de grossesse, 1 femme sur 1000 s'est révélée positive. Quand on sait que ce chiffre concerne uniquement 11 wilayas sur les 48, on comprend aisément l'inquiétude des spécialistes. La propagation du virus du sida chez la gent féminine dans notre pays devient de plus en plus inquiétante. Même si les opérations de dépistage n'ont jusque-là touché qu'une petite partie du territoire national, les résultats sont alarmants. Une situation qui interpelle l'ensemble des parties concernées (pouvoirs publics, corps médical et société civile) à une intervention urgente avant que ce virus ne devienne une menace réelle pour la santé publique. Sur un total de 9 203 femmes «enquêtées», soumises à un dépistage VIH-sida lors d'un test de grossesse, 0,1% s'est révélée positive, soit 1 femme sur 1 000, a affirmé, hier, le Pr Farès, épidémiologiste au Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, d'Alger, à l'occasion d'une journée scientifique organisée à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) à Sidi Fredj. Ce dépistage a concerné 11 wilayas seulement sur les 48 existantes, souligne cet épidémiologiste qui soulève, par la même, l'inexistence d'enquêtes de comportement ciblant les «groupes à risque» ainsi que l'absence des protocoles standardisés. L'inquiétude de cette spécialiste est partagée par ses confrères présents, notamment par le Pr Soukhal du CHU de Béni-Messous (Alger) qui n'hésite pas à évoquer une évolution «exponentielle» de la propagation du VIH chez les femmes exposées, d'autant que celles-ci sont plus «vulnérables» comparativement aux hommes et que le virus se transmet directement de la mère infectée à l'enfant à naître, si la femme est enceinte, ou au nourrisson si elle allaite. Cet épidémiologiste met ainsi le doigt sur toute la problématique de l'information et de la communication dans les stratégies de prévention, sachant que la période d'incubation du virus peut aller jusqu'à 7 ans, avant l'apparition de la maladie. Les spécialistes ont, par ailleurs, estimé que la prévalence du VIH/sida en Algérie est «peu active à concentrée». Mais, ont-ils insisté, cette faible prévalence «ne veut pas dire maîtrise de sa progression», d'autant qu'une évolution «inquiétante» est constatée, particulièrement chez les femmes. Les spécialistes qui rappellent que l'on peut être «contaminé et contaminant», c'est-à-dire un porteur sain du VIH pendant de longues années, sans le savoir. 33 millions de personnes à travers le monde sont séropositives, selon les statistiques de l'Onusida, un organisme créé par les Nations unies pour lutter contre la pandémie du sida qui a emporté en 2007 quelque 2 millions de personnes dont les 3/4 en Afrique subsaharienne.