Résumé de la 5e partie n Dr loewe et Alfred Wegener sont un poids pour les autres, c'est là que Wegener décide de repartir mais, au petit matin, il est retrouvé sans vie... On ne le retrouvera jamais. Il disparaîtra quelque part dans les terres gelées du Groenland. Par dévouement à un homme qu'il admirait, il avait fait ce que ni ses pères ni les pères de ses pères n'avaient fait, et il l'avait payé de sa vie. Le temps passe. Dans les deux stations de l'expédition, les occupants n'éprouvent pas d'inquiétude particulière. Ceux de la station côtière pensent que Wegener est allé apporter le ravitaillement aux deux professeurs et qu'il est resté avec eux. Ceux-ci, de leur côté, s'imaginent qu'il est rentré à bon port. De toute manière, ni les uns ni les autres n'ont la possibilité de sortir. C'est l'hiver, avec des températures inférieures à - 60 °C et des vents soufflant à plus de 100 km/h. Ce n'est qu'au printemps que les membres de l'expédition peuvent parcourir le chemin emprunté par le savant, et ils découvrent la croix sommaire faite de deux piquets. Plutôt que de rapatrier son corps, ils décident de le laisser sur place. Au-dessus, ils installent une haute croix aux formes très pures, qui domine le paysage désert et uniformément plat à cet endroit. Lorsque l'expédition rentre en Allemagne, le monde apprend à la fois la disparition du grand météorologue et les résultats remarquables des expériences effectuées par les professeurs Georgi et Sorge. Car, si elle a été un désastre sur le plan humain, l'expédition a été une réussite scientifique incontestable. On a découvert que les glaces des pôles apportaient une quantité de renseignements sur les événements climatiques et météorologiques des siècles passés. La veuve d'Alfred Wegener n'a pas souhaité qu'on ramène son corps. Elle a jugé qu'il était plus noble pour lui qu'il repose là où sa passion scientifique l'avait fait s'aventurer au mépris de la prudence. Et le capitaine Hansen, le vieux loup de mer qui avait tenté de le mettre en garde au début de l'expédition, n'a pas dit autre chose, lorsqu'il a fait à un journaliste cette déclaration, qui est en même temps un bel éloge funèbre «Il existe deux espèces de vagabonds : les malheureux qui errent par les chemins et finissent par succomber sous le poids de la misère, puis les explorateurs. Ceux-ci pourraient mener une vie heureuse dans une douce quiétude si, entraînés par leur passion, ils ne se lançaient dans des entreprises périlleuses où ils tombent victimes de leur idéal.»