Résumé de la 14e partie n Abilene rattrape Laurie à l'aéroport et la menace avec la lame d'un couteau pour qu'elle le suive... Il pressa encore sur le couteau, si bien que la pointe perfora le chemisier de Laurie. Ils se levèrent ensemble. Les Asiatiques les regardèrent. Laurie était prête à jurer qu'une seule chose les intriguait : le fait qu'Abilene et elle fussent, les uniques personnes présentes à être dépourvues de bagages. Plusieurs fois, tandis qu'ils dépassaient des gardes en uniforme armés de revolvers, elle reprit sa respiration dans l'intention de se mettre à crier, mais en fut dissuadée par le contact de la lame. Les objets tranchants lui faisaient encore plus peur que les armes à feu. Comment pouvait-il deviner cette phobie, due à une blessure de fourche qui lui avait valu, enfant, d'être hospitalisée d'urgence ? Mais, vu qu'il ne semblait rien ignorer d'elle... Des retraités en voyage organisé, vêtus de chemises fleuries et de robes amples, bloquaient le couloir, près du poste de contrôle des bagages et peinaient à récupérer leurs sacs sur le tapis roulant. Leurs stimulateurs cardiaques et leurs broches à la hanche déclenchaient le signal sonore du détecteur de métaux. Une femme osseuse, portant des verres fumés, se tenait sur, le côté, bras levés, tandis qu'une petite employée en uniforme, munie d'un détecteur à main, la contrôlait de la tête aux pieds. Lorsque Abilene bouscula Laurie pour la contraindre à les contourner, elle le repoussa de toutes ses forces et il vint heurter, les deux femmes. La voie étant bouchée au-delà du détecteur de métaux, Laurie franchit la porte en toute hâte, dans le mauvais sens, esquivant de justesse un homme à cheveux blancs qui arrivait dans la direction inverse. Elle pressa le pas, sourde au juron d'Abilene et à la sonnerie du détecteur qui se déclencha lorsque son poursuivant se lança à ses trousses. — Service de sécurité ! Arrêtez-vous ! cria quelqu'un, mais elle ignorait si les paroles étaient destinées à elle ou à Abilene. Puis elle distingua le bruit mat d'un coup de revolver. — Coucou ! Me revoilà ! Elle était dans la salle de bains et tentait de dissimuler le gonflement de son visage sous des couches de poudre et de rouge à lèvres, lorsque l'on ouvrit la porte de la chambre. Elle sortit et, quand elle vit Peter, son cœur bondit dans sa poitrine. Il portait les habits qu'il avait portés au retour de leur virée à Santa Barbara. Il prononça les mots qu'il avait prononcés ce matin-là, au lendemain de leur mariage. Il avait même, comme alors, le Los Angeles Times à la main. Elle mourait d'envie de se jeter à son cou et de conjurer, dans une folle étreinte, l'angoisse et le sentiment d'avoir été trahie qui l'étreignaient depuis quarante-huit heures. Mais elle ne fit pas un geste. — Tu as fait ce qu'il désirait ? demanda-t-elle. (à suivre...)