Récital n Ils nous ont gratifié d'un magnifique récital de chant lyrique lundi soir. Une salle comble par un public, mi-connaisseur, mi-curieux, venu découvrir ce récital de chant lyrique, organisé par le Centre culturel français, et qui débuta par un très joli extrait de Shéhérazade, de Maurice Ravel (1875-1937), La Flûte enchantée, interprété par la mezzo-soprano (voix féminine plus basse que le soprano), Diane Bucciali, vêtue d'une magnifique robe rouge, accompagnée par la talentueuse Erika Hashimoto, au piano, avant de laisser place au baryton (voix d'homme, intermédiaire entre la basse et le ténor), Sévag Tachdjian, qui nous dira : «Les grottes de Cervantés ne sont pas loin d'ici, quoi de plus normal que de commencer par les Chansons de Don Quichotte, de Jacques Ibert (1890-1962)», avant de les interpréter toutes les quatre, Chanson du départ, Chanson à Dulcinée, Chanson du Duc et enfin Chanson de la mort, accompagné, lui, au piano, par le sympathique Grégory Ballesteros, qui jouait de son instrument d'une manière très «théâtrale», ce qui lui fera dire : «La façon de jouer du piano avec des chanteurs lyriques, ou de musique de chambre, est très différente des autres interprétations, et d'ailleurs, il y a des cours spécialisés dans ce sens, pour les rapports humains, bien comprendre la sensibilité de l'artiste-chanteur, respecter et suivre la respiration de l'artiste, d'où les cours d'accompagnement vocal...». Puis, une magnifique interprétation de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Cosi fan tutte, de Diane Bucciali pour le premier extrait Air de Dorabelle : E amor un landroncello et en duo pour Duo Dorabella Guglielmo : il core vi dono, suivie d'une très émouvante interprétation de Antonin Dvoràk ( 1841-1904), Ciganské Melodie (mélodies tziganes), par Sévag Tachdjian, qui dira à ce propos : «Dans la vie des tziganes, la vie et la mort , la joie et la peine, sont toujours associées», avec 7 extraits, Mon chant est plein d'amour, Ecoutez comme chante mon triangle, Et la forêt autour de moi est silencieuse, Lorsque ma vieille mère chantait des chansons, Le violon est accordé, Plus agréables sont aux tziganes, et enfin , Donnez à un faucon une cage en or, puis un enchaînement de Bucciali, des «Siete canciones populares espanolas» ( sept chansons populaires espagnoles), El pano moruno, Serguidilla murciana, Asturiana, Jota, Nana, Cancion, et Polo. Et enfin , pour clore ce magnifique récital en apothéose, quoi de plus agréable que Don Giovanni de Mozart, Duo Zerlina Don Giovanni : La ci darem la mano, en duo et en symbiose parfaite, tant dans le vocal que dans le mimique. Bravo au quatuor. InfoSoir : Qu'est ce que "le chant lyrique"? Sévag Tachdjian : Pour moi, c'est l'art le plus complet ; on y retrouve de la musique, du théâtre, de l'opéra, du ballet, des mises en scène, et on en a plein la vue et plein les oreilles. Presque tous nos sens y sont sollicités. Est-il vrai qu'actuellement, des groupes de métal utilisent le chant lyrique? Oui, métal, rap, techno, mais soit en mixage , soit en superposé, et ça donne un son jeune. Un dernier mot. Une dame me disait tout à l'heure, après le récital, que c'est peut-être pas très agréable de chanter devant un public «non connaisseur», je lui ai répondu, que c'est toute la philosophie de la musique de chambre, cette promiscuité, cette spontanéité, cette intimité entre le public et les chanteurs, ça ,c'est du vrai bonheur. InfoSoir : Dernièrement , vous avez chanté dans l'opéra Le pont des Ombres, quelle différence y a t-il entre le chant de l'Opéra et le chant lyrique? Diane Bucciali : la musique de chambre et l'Opéra, font partis du chant lyrique. Avez-vous déjà penser à faire du chant lyrique à l'oriental? Franchement oui, de plus, depuis que j'ai découvert et écouté la chanteuse algérienne, Houria Aïchi, dans Les Cavaliers de l'Aurés, l'idée me revient très souvent. Mais bon, pour le moment il n' y a rien de concret. Combien d'heures de footing faites-vous par jour ? (Eclat de rire).C'est vrai que ça demande énormément de souffle, mais en plus du footing, je fais du yoga, pour la concentration et le souffle.