Habitat précaire n Venir à Blida par la mer, du côté nord, ne laisse pas le visiteur insensible ! La cité communale, juste avant Oued El-Alleug, continue d'offrir l'image du misérabilisme. L'intolérable provient notamment de cette suite de baraquements servant de logements à plus de 50 familles. Une halte permet de découvrir dans la riche plaine de la Mitidja misère et pauvreté, des conditions plus que précaires pour des citoyens qu'on sollicite pourtant pour les élections. Chemin boueux, espace sinueux servant de ligne de démarcation entre les habitations portant cependant des numéros et un oued dont le niveau d'eau a atteint la terre ferme et qui pourrait à tout moment provoquer un drame. Quelques habitants se plaignent de ces conditions malgré l'installation d'un réseau d'eau potable et d'une salle de soins. «Nous ne bénéficions pas du réseau de gaz», «on nous promet toujours des logements», «les pluies de ces derniers jours font sortir l'oued de son lit», «il nous est toujours interdit de vendre sur la route nationale». Ces propos rapportés au premier responsable de la commune requièrent des réponses se voulant claires. M. Ferhoul, président de l'apc de Oued El-Alleug, un ingénieur en génie civil, âgé d'à peine 36 ans, semble ferme dans ses décisions et rassurant. «La cité communale est un héritage que nous prenons en charge et un véritable plan de sauvetage a été tracé en coordination avec les autorités de la wilaya de Blida, un ‘'plan Marshall‘' en quelque sorte», assure-t-il. Il est prévu ainsi le déménagement ailleurs de toutes les familles et les gourbis seront rasés. «Nous prévoyons la construction de 540 logements à la place et les locaux à usage professionnel sis en face vont bientôt ouvrir puisqu'il ne reste que l'électrification et l'aménagement extérieur», dira encore M. Ferhoul. Le chômage endémique de la population demeure une tache noire dans une région à vocation agricole et les différentes politiques appliquées au secteur n'ont pas drainé la création tangible d'emplois. «Nous avons prévu la création d'un marché local à l'image de celui de Maqtaâ Kheïra et qui pourrait offrir 70 emplois, nous travaillons sur l'évitement de la localité eu égard au rush estival dans les deux sens et l'embellissement conséquent de la commune permettra également de créer des emplois, dont certains seront permanents», affirmera le président de l'apc dont le siège fait peau neuve. Il donne rendez-vous dans trois ans pour sa commune qui «changera complètement d'aspect et servira même de vitrine pour toute la wilaya de Blida», a-t-il conclu. Pour l'instant, les automobilistes empruntant la route nationale ne peuvent que constater l'image de pauvreté frôlant l'intolérable provenant de ce hameau sis à l'entrée de Oued El-Alleug et qui caractérise une des plus importantes communes de Blida.