Si beaucoup de cafés dans la capitale sont dépourvus de toilettes, dans ceux qui disposent de semblant de lieux d'aisance, les propriétaires font tout pour y restreindre l'accès. On trouve souvent accrochés aux portes des mots comme «WC hors service», «réservé aux clients», «toilettes 10 DA» ou, plus astucieux encore, «fermées pour travaux». Des travaux qui durent une éternité parfois… Ces «notes» découragent le plus courageux et le plus pressé des clients de demander d'aller aux toilettes de peur d'entendre des propos humiliants de la part des serveurs tels que : «C'est fermé, vous ne lisez donc pas ?», «Désolé, y a plus d'eau...» ou, plus drôle encore, «On n'a pas les clés !». En fait, les toilettes dans ces cafés sont en bon état et l'eau y est disponible. Sauf que le propriétaire ou, souvent, les garçons trient ceux à qui ils permettent d'aller se soulager. Souvent, des connaissances à eux et «parfois» des personnes âgées. «C'est comme ils veulent. Parfois, ils ne répètent même pas les mêmes propos à leur clientèle, alors ils affichent sur les portes des toilettes des notes dissuadant les clients de demander d'y accéder . C'est humiliant, incivique. Cependant, moi, je n'en veux pas à ces gens-là mais ce sont plutôt les autorités qui sont responsables de cette situation. Les descentes de contrôle des services des ministères du Commerce et de la Santé ou des services municipaux de l'hygiène sont rares. Ils sont pourtant censés faire appliquer la loi et imposer aux propriétaires de mettre ces toilettes publiques à la disposition de tous les clients sans distinction...», estime un jeune étudiant rencontré dans un café du centre d'Alger qui a une mauvaise réputation en la matière…