Tout en reconnaissant qu'aucune des compagnies d'assurance algériennes, qui ont réalisé un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars en 2008, n'a enregistré de déficit, le P-DG de la SAA remet sur le tapis la question de l'augmentation de l'assurance auto. Celle-ci devrait être de l'ordre de 40%. «L'année dernière nous avions eu à payer environ 18 milliards de dinars, et les compagnie d'assurances ont payé 20 milliards de dinars pour les accidents de la route, c'est énorme !»,a souligné ce matin Ammar Latrous, le P-DG de la SAA, sur les ondes de la Chaîne III. Selon lui, l'assurance automobile obligatoire est largement déficitaire. «Aujourd'hui, la prime moyenne en assurance auto, autrement dit la Responsabilité civile (RC) ne fait que 1 100 DA par véhicule, c'est très peu par rapport aux accidents que l'on paye. C'est pourquoi nous avions (les compagnies d'assurances) demandé aux pouvoirs publics de voir comment réajuster à la hausse cette assurance obligatoire de sorte à avoir un équilibre entre les ressources et les dépenses». Mais, selon lui, les pouvoirs publics «ne nous ont pas suivis immédiatement. Ce n'est que récemment qu'ils ont décidé d'augmenter sur les deux ans à venir de 20% la prime RC.» Un taux que M. Latrous juge insuffisant. «Notre objectif est de réajuster cette prime à hauteur de 40%, sinon l'assurance obligatoire restera toujours déficitaire au regard du nombre d'accidents qui augmente chaque année, notamment les accidents corporels. Cette année, les pertes humaines vont certainement grimper jusqu'à 4 300 morts, il faut bien payer la facture et elle est vraiment insupportable sur le plan financier pour nous.» A la question de savoir si cette augmentation «exigée» n'affectera pas davantage les économies des automobilistes sachant que les prix des véhicules augmentent sans cesse, M. Latrous a expliqué qu'«il ne s'agit pas de l'assurance non obligatoire, mais de l'assurance obligatoire ou ce qu'on appelle la Responsabilité civile (RC) qui est demandée à être revue à la hausse». M. Latrous a, par ailleurs, soulevé un problème «moral», celui du remboursement de toutes les victimes des accidents qu'elles aient tort ou raison dans l'accident. Ce qui, selon lui, fait augmenter le nombre d'accidents ! Ce dernier regrette le fait que ce régime d'assurance «propre à l'Algérie» soit trop «social». Car, selon lui, «ces indemnités reviennent d'abord aux ayants droit de la victime qui, au volant de son véhicule, va percuter un mur ou un arbre alors que ses ayants droit n'y sont pour rien. A partir de là, M. Latrous considère que la meilleure solution pour mettre un terme aux déficits subis par le secteur des assurances en Algérie est de lutter efficacement contre les accidents de la route. Un chiffre d'affaires de 1 milliard de $ n Dans son intervention sur les ondes de la chaîne III ce matin, le P-DG de la SAA, s'est permis quelques contradictions dans ses propos. M. Latrous a d'abord parlé de déficits que connaissent les compagnies d'assurances en Algérie et le besoin de trouver une solution pour équilibrer entre les ressources et les dépenses. Il revient en disant qu'«Il n'y a aucune compagnie dans le secteur des assurances qui enregistre des déficits !». M. Latrous a, par ailleurs, révélé que le chiffre d'affaires des compagnies d'assurances algériennes avait avoisiné le milliard de dollars en 2008, tout en soulignant que «c'est totalement relatif vis-à-vis de son importance chiffrée». «En 2008 nous avions fait l'équivalent de 1 milliard de dollars, mais ça ne veut absolument rien dire. Nous allons avoir environ 65 milliards de dinars de ressources, mais en contrepartie nous payons tous les accidents qui s'y greffent …», a-t-il expliqué. S'il n'y a pas de déficit, pourquoi alors chercher à obtenir l'augmentation de l'assurance auto ?