Résumé de la 7e partie n Mme Risk passe voir Harry et lui fixe rendez-vous à 18h 30 pour, soi-disant, lui faire estimer une vieille pièce de monnaie ... A six heures et demie ce soir-là, Harry arriva au Flarrington's Dock. Au-dessus des tables en rangs serrés, les parasols claquaient au vent. Le soleil rougeoyant embrasait l'eau de ses derniers rayons en s'enfonçant dans la baie. Les mouettes rasaient les flots, à la recherche de nourriture. Presque tout le village s'était rassemblé là pour saluer le jour déclinant. Mme Risk quitta une table occupée par deux hommes en costume strict et fit signe à Harry de se joindre à elle, à la table d'à côté. Une bouteille de vin et des verres y étaient disposés. — Quel beau moment à partager avec ses amis ! s'exclama-t-elle. Elle insista pour qu'il se détende, avant de procéder à l'examen de la pièce. Ils parlèrent de son vin – un cabernet qu'il déclara trouver exceptionnel –, commandèrent un petit quelque chose à manger et discutèrent du temps qu'il faisait. Il ne tarda pas à éclater de rire et Mme Risk retrouva l'homme qu'elle. avait observé à l'atelier de Randy. Ils venaient d'entamer leur second verre, quand une voix, forte et parfaitement claire, s'éleva de la table de derrière. Mme Risk se tut, et Harry fit de même. — C'est moi qui ai établi les testaments de presque tous les habitants du coin, mais je suis content de n'avoir rien eu à voir avec celui-ci. C'était la voix de Bob Blume, ami et avocat de Mme Risk. Cette dernière se demanda si Harry avait jamais rencontré Bob, qui était aussi populaire, au village, que son épouse Randy. Mais rien, dans l'attitude de Harry, n'indiquait, qu'il connaissait Bob. Il semblait simplement attendre que les deux hommes aient fini de parler, afin que Mme Risk et lui soient en mesure de reprendre leur propre conversation. Le deuxième homme, qui était plus âgé, répliqua en respirant bruyamment. — Je me contente de faire mon boulot. — Cependant, vu que tu es chargé de ses affaires, il faut que tu saches qu'elle sous-paie ce type, en lui faisant miroiter cet héritage, histoire de le garder sous sa coupe. C'est de l'exploitation pure et simple. Il est son esclave, en somme. Il servit à l'homme plus âgé un autre verre. — Si je pouvais tout dire au gars, je le ferais. Tu le sais bien. Mais ça ne se fait pas. Question de déontologie. Se penchant en avant, Bob s'exclama : — Je comprends qu'il soit immoral de révéler ce qu'il y a DANS un testament. Mais pour ce qui est de révéler ce qu'il ne contient PAS, Leon, je ne vois pas où est le problème. En, entendant le nom «Leon», Harry écarquilla les yeux. Dès lors, il se concentra sur leurs propos, tout en conservant une expression impénétrable. Mme Risk demeurait silencieuse. — Qu'est-ce que tu veux dire, ce qu'il ne contient pas ? — Ce qu'il ne contient pas. Tu pourrais, par bonté d'âme et par respect pour un type vraiment chouette, aller voir cet employé et lui dire : «Mon gars, vous n'êtes pas dans le testament.» Je veux dire, je pourrais déclarer la même chose à chacun des habitants de la région sans révéler que cette misérable garce a légué jusqu'à son dernier sou, à son infect neveu. C'est juste ? (à suivre...)