Résumé de la 13e partie n Harry avoue à tous les présents qu'il a dérobé la collection de timbres et qu'il a décidé de la restituer... Harry rougit : — Ça s'est passé il y a environ un mois. Une fois de plus, Mme Risk lui coupa la parole : — Après que nous eûmes bu un verre au Harrington's Dock ? Harry hocha la tête. — Le lendemain. Un jeune homme est passé à la boutique. Son oncle, qui venait de mourir, lui avait légué une collection de pièces. Il agita à nouveau la bourse. — La voilà, cette collection. Elle vaut beaucoup d'argent, mais lui s'intéressait davantage aux timbres. Nous avons donc procédé à un échange. Il haussa piteusement les épaules. — Je n'ai pas enregistré la transaction. — Ah, dit Mme Risk, et vous avez ensuite laissé passer un peu de temps, par prudence. Puis l'incendie a eu lieu. Harry fit oui de la tête. — L'incendie, en effet. J'ai brûlé des petits morceaux de papier et fait croire à tout le monde qu'il s'agissait des timbres que j'avais en réalité donnés au jeune homme. Ce, afin de justifier leur disparition. J'ai gardé – ou plutôt volé – les pièces. Lorsque je fabriquais des pots de fleurs, je faisais des trous d'évacuation d'un diamètre légèrement supérieur à celui de chaque pièce. Puis j'ai acheté ce type de glaise qui sèche à l'air. J'en ai joliment entouré les pièces et je les ai placées dans les trous. On aurait dit des bouchons décoratifs. Aux yeux de tous sauf aux siens, ajouta-t-il, honteux, en désignant Mme Risk. Puis il jeta un regard à Christa qui écoutait calmement son récit. — J'étais désespéré, conclut-il tristement. — Ça fait des années qu'elle vous traite comme un esclave et vous, vous étiez amoureux. — Oui, je n'ai pas voulu penser aux conséquences de mes actes. Au fond, je ne voulais pas penser du tout. J'imagine que j'ai vu là un moyen de me venger. Mme Risk se pencha vers l'homme brisé et sourit : — Votre vengeance n'a en tout cas pas nui à Marguerite. La compagnie d'assurances lui a remboursé la valeur des timbres. Il se tassa encore davantage sur sa chaise. — Oui, à ça non plus je n'ai pas réfléchi. J'ai surtout trompé la compagnie d'assurances qui, elle, ne m'avait rien fait. Christa se leva, l'embrassa sur le sommet du crâne et se rassit. — Si quelqu'un comprend la colère et le désespoir, c'est bien moi. Rachel haussa les épaules. — Moi aussi. Aisa fit un grand sourire. — C'est le lot de chacun d'entre nous, jeune homme. Nous sommes tous passés par là. Combien de temps cela vous prendra-t-il de tout remettre en ordre ? — Pardon ? Mme Risk éclaira sa lanterne : — Combien de temps cela vous faudra-t-il pour faire en sorte que les timbres réapparaissent ? Les pièces aussi, bien entendu. Voulez-vous que l'on vous aide à établir un plan ? — Et s'il découvrait quelque part, dit Christa, une facture égarée, ou, un truc dans ce goût-là ? Il pourrait prétendre que, dans le choc causé par l'incendie, il avait oublié l'histoire des timbres. Il pourrait réaliser après coup que les timbres n'ont par conséquent pas été brûlés. Et révéler le nom du jeune homme, qui sera, en mesure de confirmer que l'échange a bien eu lieu. (à suivre...)