Alors qu?on le croyait définitivement vaincu, le Sras réapparaît pour semer la psychose dans le monde. Maîtrisée il y a six mois, l?épidémie refait surface en Chine où deux cas ont été confirmés hier : un premier au début du mois, après que des tests commandés par l?Organisation mondiale de la santé se sont avérés positifs. Le malade, un journaliste télé indépendant âgé de 32 ans et résidant à Panyu, dans la grande banlieue de Canton, avait été hospitalisé le 20 décembre dernier. C?est de nouveau la hantise devant la crainte d?une recrudescence de cette maladie que l?OMS estime probable. Durant la même période, les responsables sanitaires des Philippines et de Malaisie ont annoncé l?hospitalisation de deux femmes après leur retour respectivement de Hong-kong et de Chine. Toutes deux présentaient les symptômes de la pneumonie atypique : des maux de gorge et une forte fièvre. A Sydney, en Australie, deux employées d?une compagnie aérienne chinoise ont été placées en isolement dans un hôpital. Les tests médicaux ont finalement révélé que celles-ci ne souffraient pas du Sras. La peur n?épargne pas les Lieux Saints, où les pèlerins chinois n?ont pas été interdits en dépit de la réapparition de la maladie. Selon le ministre saoudien de la Santé, «des mesures préventives ont été prises pour faire face à toute éventualité». Devant le retour du Sras qui ne manquera pas de faire des victimes s?il persistait, l?Organisation mondiale de la santé a demandé à la Chine et à la communauté internationale d'intensifier leurs efforts dans les recherches sur son origine et sa transmission à l'homme. Il faut trouver quel animal a eu le Sras à l'origine, quels animaux peuvent être des vecteurs de la maladie et identifier son mode de transmission à l'homme, trois questions auxquelles il n'y a pas de réponse pour l'instant, a expliqué Henk Bekedam, représentant de l'OMS en Chine. L?animal incriminé jusqu?à présent est la civette, un gibier très prisé par les Chinois. En 2003, le Sras a contaminé plus de 8 000 personnes à travers le monde, dont plus de 5 300 en Chine continentale et quelque 1 800 à Hongkong. Il a fait 774 morts, selon l'OMS, dont 349 en Chine continentale et 299 à Hongkong.