Menace n L'homme qui veut remettre en cause tous les accords passés jusqu'à présent entre Israéliens et Palestiniens est de retour… A peine sortis, meurtris, d'une agression sans précédent, un autre danger attend les Palestiniens. L'un des plus radicaux dirigeants israéliens s'apprête à former son gouvernement. Consciente de l'intransigeance du faucon israélien, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a annoncé, vendredi, qu'elle ne traiterait pas avec le gouvernement israélien s'il se dérobait à la paix. «Nous ne traiterons pas avec le gouvernement israélien, sauf s'il accepte un règlement basé sur deux Etats, d'arrêter la colonisation et de respecter les accords passés», a déclaré le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. A Gaza, le mouvement islamiste Hamas, dont M. Netanyahu préconise le renversement, a estimé qu'Israël avait opté pour un dirigeant «plus extrémiste». «On va vers le plus extrémiste et le plus dangereux», a déclaré le porte-parole du Hamas. Pour lui, la désignation de M. Netanyahu «n'augure pas d'une période de paix ou de stabilité dans la région». Même sentiment de déception côté égyptien. Les Egyptiens vont devoir renouer à contrecœur avec Benjamin Netanyahu qui leur a laissé le plus exécrable souvenir en 30 ans de paix avec Israël. «On peut juste espérer qu'il a changé, et qu'il va former un gouvernement d'union nationale», a déclaré Mohammed Bassiouny, ex-ambassadeur égyptien en Israël et président de la commission des affaires étrangères du Sénat. La désignation de Netanyahu intervient alors que les relations israélo-égyptiennes sont déjà rendues compliquées par les difficiles négociations entre Israël et le Hamas sur la trêve à Gaza. Les relations entre Netanyahu et le Président Hosni Moubarak n'avaient cessé de se dégrader de 1996 à 1999, au point que le raïs confessa que le leader nationaliste israélien l'avait rendu «très, très, très exaspéré». «Accusations mutuelles, manque de confiance, ce fut une période archinégative», confirme Emad Gad, spécialiste des relations égypto-israéliennes au centre d'études stratégiques Al-Ahram. Côté américain, c'est l'indifférence totale, «les Etats-Unis coopéreront avec le nouveau gouvernement israélien, quel qu'il soit», a déclaré, vendredi, un porte-parole du département d'Etat, assurant que Washington reste «optimiste» pour le processus de paix israélo-palestinien. «Les Etats-Unis sont des alliés solides et de longue date d'Israël, a déclaré Gordon Duguid, interrogé au cours d'un point de presse sur le fait que le chef de la droite en Israël, Benjamin Netanyahu, hostile à la création d'un Etat palestinien, a été formellement chargé, vendredi, de former le gouvernement issu des législatives du 10 février.