Constat n Des élus français ont relevé sur le terrain «les conditions difficiles» de vie des réfugiés sahraouis et dénoncent le «black-out médiatique» en France sur ce conflit. La délégation constituée de 125 élus municipaux et représentants français de la société civile, en visite, hier, samedi, au camp de réfugiés sahraouis d'El-Ayoun, a relevé les souffrances de cette population privée de sa terre natale depuis plus de trois décennies. Selon une représentante du Parti socialiste français, cette visite de plusieurs jours permettra de s'enquérir dans les camps des réfugiés «de la réalité et des souffrances du peuple sahraoui confronté à des conditions difficiles». En dépit de leur longue absence de leur patrie, les réfugiés sahraouis «restent attachés à leur identité et à leurs traditions», a-t-elle relevé. Un élu de la ville de «Vitry», conseiller municipal et représentant de la société civile, a également souligné que cette visite leur permettra de mieux «s'informer de la situation humanitaire des Sahraouis à l'intérieur des camps et d'en informer la société civile française afin de faire pression sur le gouvernement français». Le vice-président de la commune de Givors a, quant à lui, indiqué qu'il œuvrera avec des associations françaises et des organisations non gouvernementales pour organiser des expositions dans les villes françaises afin de leur faire connaître la dure réalité du peuple sahraoui. «Le monde doit être informé de cette situation et la France doit prendre conscience de l'importance de l'indépendance pour ce peuple qui lutte depuis plus de trois décennies », a-t-il ajouté. La première adjointe au maire du 7e arrondissement de la ville de Lyon, a estimé que l'absence d'informations en France sur la question sahraouie et les conditions de vie des réfugiés s'explique par une position officielle qui ne prend en compte que la version de la partie marocaine. Un élu d'une localité du Rhône a, exprimé lui aussi, le même étonnement devant ce qu'il a découvert dans les camps de réfugiés. «L'absence d'informations et le black-out médiatique observé autour de ce conflit font que les souffrances de ce peuple, son exil et les difficultés quotidiennes qu'il rencontre sont peu connus», a-t-il déclaré. Le vice-Premier ministre de la République de Timor Leste (Timor oriental), Jose Louis Gutierès, présent lui aussi dans le camp des réfugiés sahraouis d'El-Ayoun, a estimé que la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU des camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, augure d'une reprise en main par l'Organisation des Nations unies du dossier du Sahara occidental. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar a, pour sa part, réitéré dans son discours de clôture des festivités du 33e anniversaire de la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) «la volonté du Front Polisario de continuer dans la voie des négociations pour une solution juste au conflit du Sahara occidental», ajoutant que «les responsables sahraouis sont pour une paix durable dans la région, pour peu que le gouvernement marocain respecte les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU et se soumette à la légalité internationale qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination».