Position n Le ministre soudanais, chargé de la Coopération internationale, a entamé une tournée d'explication en Afrique pour préciser la position de Khartoum face à la Cour pénale internationale (CPI). «La justice et le gouvernement font le nécessaire pour prendre des mesures contre ceux qui ont commis des crimes. Nous avons des listes des gens qui ont été condamnés même à mort», a déclaré M. Fudail à l'issue d'un entretien avec le président burkinabé. Selon lui, le Soudan met l'accent sur le processus de paix au Darfour, parce que sans la paix il n'y a pas de justice. M. Fudail est arrivé à Ouagadougou en provenance d'Accra et doit également se rendre à Abuja (Nigeria) et à Libreville (Gabon). En parallèle, une délégation de haut niveau de pays africains et arabes se rendra les 15 et 16 mars prochains à l'ONU pour demander au Conseil de sécurité de reporter le mandat d'arrêt émis par la CPI contre le Président soudanais Omar el-Béchir. «Elle tentera, de persuader les membres du Conseil de sécurité de faire usage de l'article 16 du Statut de Rome pour interrompre la procédure de la CPI à l'encontre du président El-Béchir», a précisé Ibrahim Dabbashi, chargé d'affaires de Libye, dont le pays préside le Conseil pour le mois de mars. En effet, l'article 16 du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI adopté en 1998, prévoit la possibilité de suspendre des poursuites de la CPI pendant 12 mois à compter de l'adoption d'une résolution dans ce sens par le Conseil de sécurité. «Cette décision (de la CPI) n'a pas pris en considération les points de vue de l'UA, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et du Mouvement des pays non alignés», a ajouté ce diplomate. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a constaté, hier, vendredi, des désaccords sur les moyens de faire face à la situation au Soudan, après l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais et l'expulsion des ONG du Darfour. Les membres du Conseil ont exprimé unanimement leur «préoccupation» devant la situation humanitaire précaire créée au Darfour par l'expulsion de 13 ONG internationales par Khartoum, en réponse au mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). «Il n'y aura pas de déclaration», a indiqué l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, John Sawers, à l'issue d'une séance de consultations à huis clos, précisant que les cinq membres permanents du Conseil, n'avaient pu se mettre d'accord. Cependant, la Chine, selon un diplomate qui a requis l'anonymat, a refusé d'approuver un texte demandant à Khartoum de revenir sur sa décision, s'il n'exprimait pas en contrepartie la «préoccupation» du Conseil après l'émission du mandat d'arrêt contre M. Béchir.