Crise n La crise du logement demeure un problème majeur qui empoisonne la vie de nombreux Algériens. D'après les prévisions du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, le parc national du logement atteindra 7 millions de logements à la fin 2009, et ce, après la livraison des chantiers et des projets du programme quinquennal 2005-2009 pour lequel l'Etat a consacré plus de 1 000 milliards de dinars. Selon les différents recensements généraux de la population et de l'habitat (Rgph), le parc national de logements représentait, en 1966, un million d'unités dont 160 000 (7,8%) étaient des constructions collectives. En 1998, le nombre de logements est passé à 5 millions, soit une augmentation de 4 millions d'unités en l'espace de 32 ans. Mais la population n'a pas cessé de croître également dans la même période, font remarquer les observateurs. En 1998, le nombre de constructions collectives ne dépassait pas 800 000 unités, soit près de 17% du nombre global du parc national de logements. En 2007, l'Algérie comptait 6,4 millions de logements dont 1,5 million sont des constructions collectives, 700 000 des unités publiques gérées directement par les Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi) et 800 000 sont des propriétés collectives (coopératives). En dépit des efforts consentis, notamment ces dernières années, en matière de construction de nouveaux logements, dont la plupart sont du type F3, le nombre de constructions collectives ne représente pas vraiment grand-chose, constate-t-on. En 1998, les constructions collectives (immeubles) ne représentaient que 35% du parc national de logements. Ce qui est vraiment minime. D'après des études faites dans ce sens, les habitations traditionnelles et les villas représentent plus de 70% du parc national de logements. En essayant de décortiquer un peu les chiffres et en les comparant, on peut constater que les grands retards qu'accuse l'Algérie en matière d'accès au logement ne datent pas d'aujourd'hui et la crise du logement est bel et bien ancienne et les efforts fournis par l'Etat ces dernières années, bien qu'importants, ne peuvent répondre aux besoins des populations, notamment celles vivant dans les villes les plus affectées par la crise. Une thèse de magistère, présentée en 2006 par une étudiante au département de sociologie de l'université d'Alger, relève les grandes difficultés liées au manque de logements dont souffrent les Algérois. Faute d'espace, certaines familles n'hésitent pas à transformer leur salon ou leur cuisine en chambres à coucher. Dans cette ville où le vieux bâti représente encore une grande menace, l'accès au logement, surtout pour «les nouvelles familles», c'est-à-dire les nouveaux mariés, est un véritable casse-tête. Cela relève, parfois, de l'impossible. Notre pays avait connu de grands retards en matière de construction de logements surtout dans la période allant de 1966 à 1998. 4 millions de logements seulement ont été concrétisés durant la même période. La politique de construction de logements était en décalage avec le rythme et la croissance de la population algérienne.