Menace n A la différence des habitations traditionnelles et des villas, les constructions collectives nécessitent plus d'entretien. De 2005 à la fin de 2008, l'Algérie a consacré plus de 300 milliards de dinars pour financer les opérations de réhabilitation des constructions subissant des dégradations et pour l'éradication de l'habitat précaire, et ce, afin de combler le déficit enregistré en matière d'aménagement urbain au niveau de plusieurs agglomérations et quartiers. Le peu d'intérêt et d'entretien réservés aux anciennes bâtisses et constructions a été la cause principale de la détérioration et de la dégradation architecturale et urbanistique de plusieurs quartiers, notamment dans les grandes villes. Leur réaménagement nécessite, bien évidemment, de grands moyens. L'Etat, qui était dans les années 1970 soucieux de répondre aux besoins urgents de la population en matière de logement, avait focalisé son intérêt sur l'aspect quantitatif dans la construction de logements. Ce qui a entraîné, par conséquent, la négligence de l'aspect architectural et urbanistique de ces constructions. Lors de sa dernière rencontre avec les directeurs des offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi), tenue en février dernier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nouredine Moussa, a insisté sur le fait qu'il faut toujours considérer les constructions comme un patrimoine à préserver. «Il ne faut pas penser à construire juste pour construire», a-t-il déclaré. «Outre les études techniques et les POS (Plan d'occupation des sols) qu'on devra effectuer avant le lancement de tout projet de construction de logements, on devra aussi penser à mettre en place les mécanismes nécessaires pour leur préservation après leur achèvement, puisque le logement doit être considéré comme un patrimoine», a encore ajouté le ministre. Le même responsable a aussi mis l'accent sur les dangers qui pèsent sur les constructions collectives en cas de manque d'entretien. Ce genre de dégradation et de détérioration peut affecter surtout les bâtiments abritant un nombre important d'habitants. Les habitations traditionnelles et les villas, qu'on trouve généralement à la campagne et à la périphérie des villes, ne sont généralement pas concernées par ce sérieux problème, du moment qu'elles sont des propriétés individuelles et, de ce fait, chaque propriétaire préserve son habitation. Ce qui n'est pas le cas pour les bâtiments où, mis à part l'appartement occupé, les espaces communs ne font l'objet d'aucun entretien.