Témoignages n Des personnes atteintes de diabète évoquent la maladie et la manière de vivre avec. L'essentiel, disent-ils, c'est de l'accepter. «Je voudrais faire du sport pour préserver ma santé, mais je ne trouve pas où aller à Cherchell. Je dirai aux enfants comme moi que le diabète est une maladie comme les autres. Il suffit de bien se prendre en charge et l'accepter. Moi, je me pique tout seul au niveau de la cuisse et c'est facile», nous a dit Azzedine, un diabétique de14 ans, habitant Cherchell. Il est en 1re année moyenne. Sa maman, qui s'inquiète pour lui, souhaite que d'autres journées, consacrées aux enfants diabétiques, soient organisées pour les sensibiliser beaucoup plus et les convaincre de suivre leur traitement et les préparer pour mieux se prendre en charge à l'avenir, comme, par exemple, se piquer eux-mêmes à l'aide de stylos au lieu d'injections. «Mon fils accepte bien sa maladie puisqu'il vit avec depuis l'âge de 1 an. Mais j'ai peur pour lui quand il aura 18 ans car on parle beaucoup de jeunes adolescents qui ne veulent plus entendre parler de cette maladie dans ou hors de l'école», nous dit-elle. Sur ce point important, l'éducateur, M. Zaïdi, a expliqué, lors de son intervention, que tout le monde s'accorde à dire que les enfants diabétiques sont difficiles à équilibrer, du moins jusqu'à l'adolescence. «Certains adolescents n'acceptent pas la maladie ou ont honte d'en parler devant leurs copains notamment à l'école. Mais c'est un moment de blocage qui passera plus tard. Il faudrait que la famille s'implique aussi dans leur sensibilisation précoce et leur éducation sur la maladie», préconise-t-il. Agé de 62 ans, bien que paraissant plus jeune, El-Hadj Abdou Abdelkader, un diabétique d'El-Maham (Cherchell) nous révèle : «J'ai découvert que je suis diabétique depuis 5 ans. Mais je ne me suis jamais démoralisé. Je fais du sport, notamment de la marche, je parcours environ 4 à 5 km par jour en faisant des allers-retours de la maison au centre-ville, sans prendre de transport. Cela fait une année que je n'ai plus de gros problèmes de santé car je me surveille en mangeant sain et en prenant mon traitement.» El-Hadj Abdou se félicite de voir en bonne santé ses amis et les personnes qu'il a déjà conseillées. «Maintenant je me permets, parfois, des friandises et même de la baklawa une à 2 fois par mois», conclut-il. El-Hadj Hamoud, 60 ans, chauffeur de taxi, été amputé de la jambe droite en 2006 à la suite d'une petite blessure. «J'ai d'abord été amputé de l'orteil. Je ne savais pas que je ne devais pas m'approcher de la chaleur ou mettre du henné. Et c'est lorsque je suis allé rendre visite à ma famille à Birine (Djelfa), en période de froid, que j'ai constaté, après avoir exposé mon pied devant le feu pour me chauffer, qu'il enflait de plus en plus. Et j'ai été amputé quelque temps après à l'hôpital de Sidi Ghilès (Cherchell). Moi qui étais chauffeur de taxi ! Je n'ai aucune ressource maintenant. Je n'ai même pas les moyens de me payer la prothèse qui coûte près de 11 millions de centimes», nous dit-il amèrement. El-Hadj Hamoud se rappelle aussi le jour où il a découvert qu'il était diabétique. «C'est en voulant renouveler mon permis de conduire qu'il m'a été demandé un certificat médical et des analyses. C'est donc à la suite de ce petit bilan que le médecins m'ont révélé que j'étais atteint de diabète alors que je n'avais jamais eu des signes de la maladie auparavant.»