Avertissement n L'Union européenne a appelé, hier, vendredi, le prochain gouvernement israélien à accepter le principe de la création d'un Etat palestinien, et menacé sinon d'en tirer les «conséquences». Les gouvernements israélien et palestinien «doivent respecter les engagements pris par le passé, en particulier la solution à deux Etats et la reconnaissance de tous les accords des dernières années», a déclaré le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg. «Si le nouveau gouvernement israélien que présentera Benyamin Netanyahu ne respectait pas cette condition, les relations deviendraient très difficiles et nous devrions discuter des conséquences que l'UE en tirerait lors de notre prochaine réunion ministérielle, prévue fin avril», a-t-il averti. Cependant, plusieurs autres ministres des Affaires étrangères de l'UE ont également jugé qu'un gouvernement israélien qui n'accepterait pas la solution de deux Etats palestinien et israélien vivant côte à côte, serait inacceptable. «Nous Européens, exigeons que la mise en œuvre d'une solution à deux Etats reste au premier plan», a déclaré l'Allemand Frank Walter Steinmeier. «Les ministres des Affaires étrangères doivent envoyer un signal clair disant que si ce n'est pas le cas, l'UE ne pourra pas l'accepter», a indiqué, pour sa part, le Luxembourgeois Jean Asselborn. La Commission européenne a, elle aussi, appelé le futur gouvernement israélien à tenir les engagements passés, dans un message de son Président José Manuel Barroso à M. Netanyahu. La Commission «se tient prête à vous assister et à vous soutenir dans votre recherche de paix, de prospérité et de sécurité pour les peuples d'Israël et de la région, sur la base d'une vision de deux Etats vivant côte à côte en paix et dans la prospérité», a souligné M. Barroso. Par ailleurs et dans le même ordre d'idées, le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat, a averti aujourd'hui que le processus de paix au Proche-Orient pourrait ne pas survivre à un refus du nouveau gouvernement israélien d'accepter une solution à deux Etats : israélien et palestinien. «Le processus de paix est un mort en sursis», écrit Saëb Erakat dans une tribune du quotidien américain Washington Post. «Sa crédibilité est en jeu et il ne survivra pas à l'échec d'une nouvelle série de négociations – pas plus que la solution à deux Etats». M. Erakat estime que le futur gouvernement du Premier ministre désigné Benyamin Netanyahu doit, sans équivoque, exprimer son soutien à une solution à deux Etats et à la création d'un Etat palestinien indépendant et viable basé sur les frontières de 1967. Le diplomate palestinien a également exhorté Israël à décréter un gel total et immédiat de l'implantation de colonies, ainsi que de la construction du mur de sécurité érigé par Israël en Cisjordanie.