Résumé de la 2e partie n Craig, un financier sérieux, est convoqué par le ministre des Finances qui veut lui confier une mission ultra secrète… Alexander Craig, en expert comptable, essaye d'imaginer ce que cela peut représenter, mais il n'y parvient pas. C'est inimaginable, prodigieux : des centaines, peut-être des milliers de tonnes d'or, des millions de livres sterling en actions ! Il essaye aussi d'imaginer ce trésor dans son petit trois-pièces. Il n'y aurait pas assez de place pour en loger le centième. Mais, bien sûr, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. D'ailleurs, sir Kingsley Wood le lui confirme aussitôt. — Il faut faire sortir ces richesses du pays. Il n'est pas question que les Allemands s'en emparent. C'est en cela, en particulier, que le secret est indispensable. Si l'opinion publique savait que le gouvernement prend ces mesures et qu'il envisage la défaite, son moral s'effondrerait... Votre tâche consistera à accompagner le trésor hors d'Angleterre. Vous partirez avec le premier convoi. — Et quelle sera ma destination ? — Le Canada. Tout doit être réuni là-bas et en un seul lieu. — De quel lieu s'agit-il ? — Je ne sais pas. C'est à vous de le choisir. A partir de ce moment, vous avez la responsabilité de l'ensemble des opérations. Seuls deux hauts fonctionnaires canadiens ont été informés. Ils ont ordre de se mettre à votre disposition. Alexander Craig ne dit rien. Il a déjà accepté et il ne reviendra pas sur sa décision, mais tout de même. Lui qui avait vécu jusque-là dans le cadre étroit, pour ne pas dire étriqué de son petit appartement, en compagnie de son chat et de son poisson rouge, va se trouver à la tête d'une fortune, telle que les chercheurs d'or, les pirates, les flibustiers, les aventuriers du monde entier n'en ont jamais vu. Le chancelier de l'Echiquier poursuit : — Vous embarquez le 23 juin à minuit, à Greenock, sur le croiseur «Emerald», destination Halifax. Le commandant seul est au courant. Vous superviserez avec lui l'embarquement de la cargaison. Une fois à Halifax, vous devrez attendre un autre arrivage, qui viendra sur le croiseur «Bonaventure». A ce moment-là, vous vous occuperez de trouver le lieu de stockage. Je ne saurais trop vous recommander la discrétion : Halifax grouille d'espions ennemis. Sir Kingsley Wood se lève de son bureau et tend la main à son interlocuteur. — Bonne chance, monsieur Craig ! Sa Majesté et sir Winston comptent sur vous. Vous avez une partie du sort de l'Angleterre entre vos mains. Deux jours ont passé. Alexander Craig se trouve à Greenock, près de Glasgow. En partant, il a recommandé Archibald et Théobald à sa logeuse et leur a fait des adieux émus. Car il ne sait pas s'il reverra ses deux compagnons. Ils ne sont plus tout jeunes et lui-même n'est pas certain de revenir un jour. Pour l'instant, il ne s'agit pas du sort de ses animaux de compagnie. Du haut du pont de «l'Emerald», en compagnie du commandant Flynt, il surveille l'arrivée du trésor qu'il doit convoyer. Il y a en tout exactement 2 229 caisses. Chacune d'elles contient quatre barres d'or de douze kilos et demi, plus des actions et des titres divers dans des conteneurs de plomb. Alexander Craig a pu chiffrer approximativement leur valeur totale. Il y en a pour 130 millions de livres sterling. En monnaie d'aujourd'hui, cela représenterait 6 milliards d'euros ou, pour donner un chiffre plus parlant, près de 4 000 milliards d'anciens francs. (à suivre...)